2010 : Guérande - Copenhague A-R en solo
Nous partons en fait à 3 pendant les 4 premiers jours (250 km) : Anne, Nathan et moi, pour aller jusqu'au Mont Saint-Michel, puis Anne et Nathan retournent au point de départ tandis que je file faire le tour du Danemark seul...
Les premières étapes sont calibrées autour de 55/60 km. cela permet de faire la route tranquillement avec Nathan, et puis ça m'échauffe pour la suite, pour laquelle les étapes sont prévues autour de 100 km
Le retour s'est fait jusqu'à Durtal, où je retrouve ma famille après presque 4500 kilomètres...
02/07/10 : Guérande/Peillac
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65 km
Ouf, ça y est, on est parti ! Départ de la maison, avec une équipe très souriante et très motivée !
Première étape aujourd'hui, donc rodage des genoux et du moral ;) Il faut, comme chaque année, s'adapter de nouveau au poids des vélos, et en particulier sur la roue avant : la direction est lourde, le vélo est évidemment beaucoup moins maniable... Un léger temps d'adaptation est nécessaire à chaque fois.
Très rapidement, nous roulons vers le nord et entrons en Bretagne
Les paysages nous sont familiers au début, comme par exemple la traversée de la Vilaine, mais cela n'a pas d'importance : ce qui compte, c'est que c'est le début des vacances...
En restant sur les petites routes de campagne, on croise encore des tout petits commerces, tels des cafés ruraux qui ne paient vraiment pas de mine... Ces cafés mourront avec les mémés qui les tiennent encore sans qu'on sache trop pourquoi... Davantage pour la compagnie que cela permet tout de même que pour le tiroir-caisse si l'on en croit les apparences. Ah, le café robusta à la cafetière, y'avait longtemps !
On est loin des grosses villes côtières ! Ce qui ne nous empêche pas parfois de croiser des routes à grande circulation, voire des autoroutes... Nathan nous dit alors "qu'il a l'impression de croiser un monde qui ne nous concerne pas"...
Toujours le Morbihan
Puis pique-nique devant la chapelle Saint-Armel... Idyllique !
Le tronçon entre Caden et Peillac est aussi magnifique !
Bilan de l'étape : génial ! En particulier, très bonne forme de Nathan, qui réussit même une belle montée à chevron, en nous laissant "sur place". En haut, il nous lance : "alors, les enfants, ça va ?"
Le soir, promenade à pied le long du canal de Nantes à Brest.
03/07/10 : Peillac/Merdrignac (22)
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65 km
Deuxième étape, toujours en Bretagne, avec un départ sous un ciel couvert... La pluie nous épargnera, et on aura même chaud en fin de parcours.
Le paysage est typique, sympa, mais il y a peu de photos au début à cause du ciel...
Les routes présentent un peu de relief, mais pas de quoi inquiéter notre équipe !
Déjeuner dans le parc de l'Abbaye de la Joie Notre-Dame
Et l'on continue à croiser des indices qui nous confirment qu'on est en Bretagne !
Avec parfois l'impression d'être nulle part !
Pause à l'ombre d'un petite chapelle bien entretenue
Typique de la région : les châtaigniers... Et ils sont en fleurs en ce moment !
Une dernière côte et on arrive à Merdrignac. Soulagement d'être arrivés, dans un camping confortable.
Le soir, resto en famille.
04/07/10 : Merdrignac/St Sanson sur Rance (22)
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60 + 15 km
Aujourd'hui, le soleil sera avec nous tout le temps.
Départ en traversant la forêt de la Hardouinais, au nord de Merdrignac. La route est belle, peu vallonée, et nous y rencontrons un couple de cyclistes déjà agés qui nous encouragent et avec qui nous échangeons un moment sur nos expériences respectives de cyclo-tourisme.
Nous avançons assez rapidement, avec néanmoins quelques pauses, pour nourrir l'équipe... et parfois des chevaux !
Et quand je dis "nourrir", c'est aussi parfois en chapardant ! Ici, ce sont des cerises jaunes qui font le bonheur d'Anne et Nathan !
Nous roulons dans de très beaux paysages. Les photos ne rendent évidemment pas ce qu'on ressent en traversant cette zone, le calme, les alternances de petits dénivelés, le fait de savourer les kilomètres avalés...
Avec parfois des côtes plus prononcées (les fameux "chevrons" des cartes Michelin) qui nous ralentissent temporairement.
Eglise de Guitté
Puis traversée de la retenue de Rophémel
Et déjeuner à l'ombre de l'église de Guenroc, très majestueuse, dont on voit ici un détail alléchant !
C'est une constante en Bretagne : églises, chapelles, croix, ossuaires... Il y en a partout !
Nous sommes déjà passés par Dinan lors d'un tour à vélo précédent, mais cette fois nous longeons la Rance sur le chemin de hâlage, ce qui nous donne un point de vue très différent sur Dinan, Lanvallay, Léhon...
Non seulement les rives de la Rance sont très belles....
... mais surtout, c'est plat ! Ce qui ne gâte rien quand il fait si chaud !
Et voilà ! Arrivée au camping en début d'après-midi. Le camping est calme, confortable, et surtout il y a le Wifi !
Le soir, nous reprenons le chemin de hâlage pour un aller/retour à Dinan (+15 km...). La promenade du soir dans cette magnifique ville est un vrai plaisir !
05/07/10 : St Sanson sur Rance/Beauvoir (50)
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53 + 9 km
Ouille ! Réveil sous un crachin breton, mitigé avec de la pluie et de la brume... Nous déjeunons sous un abri libre dans le camping, en dressant des plans sur la comète pour la suite de la journée. Nous reprenons le chemin de hâlage entamé hier soir, mais c'est moins engageant...
La route sous le crachin est monotone, mais celui-ci s'estompe peu à peu, et nous pouvons déjeuner au pied de la magnifique cathédrale de Dol-de-Bretagne.
Puis un cri ! C'est Nathan qui a vu le Mont St-Michel en premier cette fois-ci ! On a beau connaitre cet endroit, y aller régulièrement, c'est toujours un petit coup au coeur de l'apercevoir, surtout en vélo !
La route pour le camping est assez agréable, et finit par une piste cyclable entre Pontorson et Beauvoir...
Une fois installés, sous un franc soleil maintenant, on décide de partir pour le Mont lui-même, soit un aller/retour de 9 km
Le Mont attire vraiment tout le monde !
06/07/10 : Beauvoir/Pirou (50)
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108 km
Départ seul du camping, ça y est, je suis au pied du mur. Plus moyen de reculer, alors que plusieurs semaines de solitude m'attendent dès maintenant. On verra bien !
Les premiers kilomètres s'enchaînent sans souci, avec comme compagnie (très agréable) le Mont lui-même. Puisque je tourne autour en suivant la baie, je l'ai toujours avec moi, au loin, qui s'amenuise régulièrement.
Un des plus beaux panoramas est celui qu'on a depuis Les Genêts... Petite pensée d'une traversée à pied de cette baie, il y a quelques années...
Le temps est magnifique, le soleil tape déjà assez fort, et, en voyant Granville, je choisis de ne pas m'y arrêter. Je n'ai pas envie de refaire exactement ce qu'on a parcouru l'an dernier, je choisis donc l'arrière-pays.
Une fois quitté Granville, je retrouve la route cotière, avec par exemple l'estuaire de la Sienne, avant Agon-Coutanville
La Barboterie
Arrivée au camping vers 16h, fatigué, mais récompensé par la vue depuis le camping...
Le soir, promenade le long de l'océan, avec un vent soutenu... Mais ça en vaut le coup...
07/07/10 : Pirou/Grandcamp-Maisy (14)
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65 km
Je décide de modifier un peu les étapes prévues pour filer vers l'est, porté par le vent... C'est vrai qu'on a déjà pris toutes ces routes l'an dernier avec Anne, et les refaire telles quelles ne m'intéresse pas trop.
Dès la sortie de Pirou, je tombe sur un château du XIIème siècle, très rustique, posé au milieu de nulle part...
Le temps m'est encore favorable, donc les kilomètres défilent sans effort. Le ciel est pommelé... mais comme je n'y connais rien en météo, ça ne m'inquiète pas plus que ça !
J'avais un souvenir du Cotentin, disons... que je me rappelais un paysage assez bosselé, pour ne pas dire plus. Mais il y a aussi quelques passages bien agréables, plats, avec une petite brise dans le dos, que demander de plus ?
Pause déjeuner avec vue sur le banc du Grand Vey. Je rencontre 2 cyclo-touristes anglais d'un certain âge, avec qui nous échangeons nos expériences respectives. Aujourd'hui, je rencontrerai 7 cyclos au total, y compris dans des endroits peu probables...
Arrivée au camping beaucoup plus tôt que d'habitude, l'étape étant courte. J'ai de bons souvenirs de Grandcamp-Maisy l'an dernier, je vais donc me promener ce soir le long de l'océan...
Et assister le soir, vers 20h, au départ des chalutiers. Grandcamp-Maisy est resté un petit port de pêche, il y a peu de touristes friqués.
08/07/10 : Grandcamp-Maisy/Houlgate (14)
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95 km
Aïe ! Départ dans une purée de pois complète, qui heureusement se lèvera dans une heure environ. Mais pour l'instant, elle est là, et je m'inquiète pour ma visibilité vis-à-vis des voitures.
Même la statue souvenir du débarquement est dans le brouillard !
J'avais gardé des photos de la Pointe du Hoc du printemps dernier. Je les mets là, puisque tout est encore dans le brouillard ! L'endroit est désolé, et j'avoue que la région me donne des frissons, comme l'an dernier quand je l'avais découverte. Elle reste marquée par ce débarquement à chaque coin de rue de chaque village.
Par exemple le port artificiel d'Arromanches:
Ou encore le cimetière militaire américain d'Omaha Beach:
Pendant ce temps, le temps tourne au grand soleil, et j'ai d'un côté la campagne normande, magnifique,
Et de l'autre, l'océan, également magnifique, surtout depuis la piste cyclable du Lion sur Mer à Ouistreham !
Cette piste se poursuit ensuite le long de l'estuaire de l'Orne, mais elle est très mal indiquée, c'est dommage.
Passage devant le ponton de Luc sur Mer, que j'avais photographié également au printemps dernier :
Et voilà, arrivé vers 15h30 dans un camping assez minable à Houlgate... mais bon, ce n'est pas l'essentiel !
Le soir, balade habituelle le long de l'eau...
09/07/10 : Houlgate/Petitville (76)
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76 km
Difficulté pour quitter Houlgate en suivant les panneaux... Faut-il tourner ou ne faut-il pas tourner ?
Enfin, je me décide et je prends la route, encore peu passante à cette heure, qui mène à Deauville, où j'emprunte alors la piste cyclable le long des plages.
Il est trop tôt pour les vacanciers...
Vue de Trouville, que je traverse vite pour rejoindre la route de la corniche, qui me mènera à Honfleur.
On peut aimer ou pas Deauville et Trouville, il y en a pour tous les goûts, dès que l'on sort des quartiers très riches, on peut aussi trouver des maisons plus modestes, plus authentiques. Par contre, quand on avance un peu le long de cette Côte de Grâce, on a une vue imprenable sur les installations portuaires du Havre... Et sur le Pont de Normandie /
Puis, après avoir grimpé un peu sur les coteaux, on a une vue sur le Marais Vernier, créé par les méandres de la Seine
Je remarque en passant quelque chose qu'on évoque souvent, Anne et moi, lors de nos randos cyclos (c'est-à-dire à un train de sénateur...) : les régions administratives et les régions "historiques" ne coïncident pas toujours... Par exemple ici, le style des maisons vient de changer progressivement, on a moins de maisons à colombages, et on voit apparaître ce style-là.
Seine que je traverse (je passe le bac moi aussi, n'est-ce pas Chloé ;)
Pour aboutir dans une énorme raffinerie ! (N.D. de Gravanchon). Cela fait tellement partie du paysage, que même les sens giratoires sont décorés avec des mini-raffineries !
Heureusement, le camping est en pleine campagne, loin de tout ça ! Je m'aperçois vite que je suis seul dans ce camping, qui, bien qu'éloigné de la raffinerie, est assez lugubre...
J'apprends le soir qu'Anne et Nathan sont à bon port, fatigués mais heureux de leur périple. Ouf !
10/07/10 : Petitville/Berneval-le-grand (76)
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97 km
Départ très tôt le matin... Peut-être un peu aussi pour échapper à l'ambiance de ce camping et de ce village en général...
Après quelques kilomètres, la route devient très belle, et le restera jusqu'à la fin de l'étape. Comme souvent, ce sont des petits riens qui rendent une route belle, comme par exemple un paysage calme, aucune voiture pendant des dizaines de minutes, etc. Les photos peinent à rendre cela...
Une chose m'amuse dans la région : la densité des villages et des lieux-dits, au moins un village tout les 4 kilomètres. Et ils égrènent leurs noms charmants :
La route est tellement petite qu'il n'y a même pas besoin de barrières quand on croise les rails, un stop suffit !
Toujours cette campagne calme, mais le soleil s'est levé.
Pique-nique à l'ombre de l'église de Gueures.
Par contre, grosse déception en arrivant sur la côte : un brouillard assez épais s'est levé : froid, humide, empêchant toute vue, et rendant les cyclistes peu visibles des automobilistes...
Mais heureusement, le camping est très confortable et très sympa à Berneval-le-grand, avec Wifi, pot d'accueil, etc. le tout pour quelques euros !
Le soir, on voit le brouillard monter à l'assaut de la falaise :
Et voici celles que j'affronterai demain matin, mais c'est une autre histoire !
11/07/10 : Berneval-le-grand/Stella plage (62)
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107 +10 km
Départ très tôt le matin pour grimper les collines au frais. Une fois en haut, très agréable surprise : c'est (presque) plat (en fait un plateau se terminant par les falaises) et surtout, il y a un bon vent dans le dos pour une fois ! Cela me permet de faire les premières dizaines de kilomètres à (presque) toute allure.
Car oui, il y a parfois des descentes... Mais aussi de sacrées montées. Je parlerai une autre fois, quand les oreilles sensibles seront éloignées, des suées et des bordées de jurons occasionnées par ces bouts de côtes infernales...
Le Tréport. La ville a l'air sympa, mais ça ne me tente pas de descendre une falaise pour devoir remonter tout de suite après. Je ne fais que ça depuis ce matin, et bon...
C'est alors que je découvre un funiculaire permettant de descendre (et surtout de remonter :) gratuitement jusqu'en centre ville. Aussitôt vu, aussitôt emprunté.
Le même vu d'en bas.
Et donc je peux me balader sur le port.
Quelques tours de pédales plus loin, me voici à St Valery sur Somme. Nous y avions passé un bon moment avec le club de marche de Durtal, en particulier la traversée de la Baie de Somme à pied.
Et bien sûr l'incontournable petit train à vapeur qui fait le tour de la baie dans un bruit épouvantable ! Je ne suis d'ailleurs pas le seul à le photographier...
On ne le voit pas sur ces quelques dernières photos, mais il y a un monde hallucinant à St Valery sur Somme. Il me faut plus d'une heure pour traverser un gigantesque marché suivi d'une foire à la brocante (à pied en poussant le vélo) sans parler de la circulation automobile. Il y a heureusement des pistes cyclables qui permettent de longer la baie.
Voici une petite chapelle picarde...
Et la campagne picarde !
Comme j'ai eu le vent dans le dos ce matin (ce n'est plus le cas maintenant), j'ai pris un peu d'avance, je décide donc de pousser un peu et de dépasser Berck. Me voici à Merlimont, puis finalement à Stella Plage. Ici aussi se côtoient plusieurs visages, avec des touristes, des lotissements de vacances, etc. et puis aussi de petites maisons désuètes, années 50, que je trouve très sympathiques.
Ce soir, je pense profiter que tout le monde soit devant sa tévé à regarder la finale de la coupe du monde pour aller me promener sur la plage (balade d'une dizaine de km).
Elle est (presque) déserte... Bon, il y a certes peu de monde sur la plage, mais finalement peu également devant le match : beaucoup de monde se promène, discute en terrasse, joue en famille...
Et encore un coucher de soleil, un !
12/07/10 : Stella plage/Dunkerque (59)
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116 km
Cette étape a été assez difficile. Après un petit bout de route qui commençait moyen (dans le brouillard), il a commencé à pleuvoir fortement, et j'ai passé la moitié de la journée sous la pluie, parfois dense, souvent légère heureusement.
Voyant cela, j'ai décidé de couper sans suivre la côte, et d'aller directement à la fin de l'étape : on ne voyait pas grand'chose de toute manière, donc autant "alléger mes souffrances". Et puis le temps s'est un peu levé vers 13/14 h, et donc je me suis décidé à dépasser le but initial, pour en faire moins demain.
Bien m'en a pris, puisque j'ai atteint le camping de Dunkerque sous un grand soleil, suffisant pour sécher toutes mes affaires trempées de la journée, le tout avec un bon vent de dos...
Bilan : presque 120 km, dont beaucoup de côtes , avec parfois le vent de face, de la pluie, et peu de photos :(
Voici les quelques rescapées :
De la pluie, une route étroite en côte et entourée de haies... ça ne vous rappelle rien ? Moi, ça me rappelle notre rando en Angleterre. Ici, une alternance de fortes côtes puis de fortes descentes... Avec la pluie, les jambes refroidissent très vite dans la descente, et se "tétanisent" dans la montée suivante : c'est l'enfer en continu !
Heureusement, en début d'après-midi, le temps commence à s'améliorer un peu, la pluie s'arrête, et je peux envisager une fin d'étape un peu plus sereine.
De Dunkerque, je ne vois presque rien, étant très fatigué et pressé d'arriver ! On y reviendra peut-être un jour pour plus d'investigations ! Le soir, le temps étant clément, je me balade sur la plage de Dunkerque. Il y a d'une part de grandes barres d'immeubles, comme sur beaucoup de littoraux, mais il y a aussi quelques petits immeubles (2/3 étages) un peu plus typés ou un peu plus anciens. Certains sont d'un kitch qui confine au génie, cela mériterait une séance photo plus poussée...
De l'autre côté de la promenade, les plages immenses sur la mer du Nord... Magnifique ! J'ai un coucher de soleil également magnifique, mais cela commence à faire beaucoup. Je le mettrai si quelqu'un insiste ;) Demain, entrée en Belgique. Je n'ai aucune idée du temps qu'il fera, mais je suis assez excité à l'idée de commencer la partie "inconnue" de mon périple !
13/07/10 : Dunkerque/Bruges (B)
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85 km
Temps menaçant à Dunkerque au départ, il y aura d'ailleurs quelques ondées, mais rien de méchant.
Une anecdote : vue d'un passage pour piétons au-dessus des voies ferrées aboutissant à Dunkerque... Une seule d'entre elles est utilisée, les autres ont été détrônées par le transport routier.
Et me voici en Belgique, premier pays de mon périple :
La grosse différence, c'est, de mon point de vue, la place accordée aux vélos. Quasiment toutes les routes sont bordées de chaque côté par des pistes cyclables, et toutes les villes sont munies d'un réseau très élaboré. La signalisation est prévue pour les vélos, les feux sont bien synchronisés, souvent la piste est prioritaire sur les voitures, et quand une voiture est engagée et que j'arrive, elle recule ! Incroyable pour un Français... Nous avons des années-lumières de retard. J'ai pu quasiment aller de De Panne à Ostende sur des pistes en bord de mer...
Si je casse ma monture, j'aurai l'embarras du choix !
Le réseau cyclable est numéroté (Fietsroute), il existe des cartes et des sites internet pour planifier son trajet, les intersections sont indiquées...
Et toujours les immenses plages de la mer du Nord.
Dans la campagne belge, le temps menace parfois. Mais ce ne sont que quelques gouttes à chaque fois, rien de problématique. Il pleuvra un peu sur le camping le soir, mais là encore, pas de problème.
Et voilà ma première ville-étape. Il devrait, si tout se passe bien, y en avoir 4 ou 5 au total. Tout le monde, vraiment tout le monde, se déplace à vélo en Belgique. Ce qui est surprenant, c'est que je ne croise que très peu de cyclo-touristes.
J'ai passé un bon moment au bar en fin d'après-midi, sur la place centrale de Bruges. Un barman m'a entendu parler à Anne au téléphone, et ensuite, il m'a demandé d'où j'étais, puis, en apprenant mon parcours et mon mode de transport, il a commencé par me féliciter : d'après lui, il y beaucoup de monde qui va du nord au sud (des Danois, des Hollandais, des Norvégiens, etc.), mais je suis le 1er Français à faire ça !
On a ensuite parlé une heure en vrac de plein de choses : du vélo, des voyages en général, des problèmes entre wallons et flamands, de la politique française, etc. Puis un deuxième serveur est venu, et m'a dit qu'il avait lu des livres sur des gens qui ont fait des grands voyages ou des tours du monde en vélo, ou avec d'autres moyens un peu "ésotériques", et qu'il considérait que j'avais de la chance.
A la fin, ils m'ont serré la main chaleureusement en me souhaitant bon voyage ! C'est étrange dans cette ville ou il y a tant de touristes, surtout sur la place centrale, vraiment bondée !
Bruges est toujours Bruges ! C'est la troisième fois que j'y viens, à chaque fois à une saison différente, il y a toujours autant de choses à voir... et autant de monde pour les voir !
Le temps est gris, avec quelques ondées légères, mais cela ne décourage personne.
Dommage, l'appareil photo n'est pas aussi performant en basses lumières que je pensais... (ou bien est-ce moi ?)
La promenade en vélo de nuit dans Bruges, sans presque plus de voitures, est grisante... J'ai adoré !
Au fait, je fête mon 1000ième kilomètre ! Comme dit l'homme dans la blague bien connue : "pour le moment, tout va bien !"
14/07/10 : Bruges (B)
quelques km
14 juillet : matinée tranquille au camping, sous un grand soleil, puis balade, censée durer toute l'après-midi. En fait, je n'ai eu le temps de visiter qu'une seule chose (un moulin à grains) avant qu'une pluie dense se mette à tomber durant tout le reste de l'après-midi.
Voici donc le moulin Sint-Janshuysmolen. Ce n'est pas le dernier que je verrai.
On y voit la grande roue entrainée par les ailes, entrainant à la demande une petite roue qui entraine la meule horizontale.
La distance entre les meules est asservie par un régulateur à boules, ce qui compense l'usure des meules, mais permet aussi de meuler différentes tailles de grains.
Une fois la visite terminée, il s'est mis à pleuvoir sans fin, et donc l'après-midi se déroule sous la tente avec des sudokus !
15/07/10 : Bruges/Brielle (NL)
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126 km
Départ assez tôt de Bruges, avec un temps couvert, froid, humide... S'il tombe de l'eau comme hier, je ne suis pas près d'arriver ! Voici un exemple typique de paysage traversé : une piste cyclable le long d'un canal... et j'ai le vent dans le dos ce matin, avec une belle éclaircie. Les 126 km de la journée seront entièrement faits sur des pistes cyclables...
La côte belge est assez courte, puisqu'arrivé à St Anna-ter-Muilden, je passe en Hollande, sans qu'il y ait le moindre panneau marquant la frontière !
Le ferry Breskens/Vlissingen est réservé aux piétons et aux vélos, pour lesquels tout un système d'attaches est prévu, en cas de houle. Il y avait malheureusement tant de vent au départ que mon vélo est tombé pendant que j'étais dans la file d'attente, endommageant le dérailleur arrière.
C'est un ferry hollandais, dois-je le souligner ? Je n'apprendrai malheureusement pas le hollandais cette année : tout le monde, ou presque, parle anglais, et les gens sont très aimables, n'hésitant pas à donner un coup de main en cas de besoin. Sur le ferry, par exemple, j'ai eu le droit à une explication complète sur les changements de pilotes de ferries ou de cargos entre la mer du Nord et les différents estuaires.
De l'autre côté, on voit plein de choses, dont ... un moulin ! Etonnant, non ?
Après quelques kilomètres, j'arrive près d'une des premières digues. Il y en a beaucoup sur la mer du Nord, dont une de plus de 30 km (que je ne prendrai pas). Ces digues sont munies de dizaines d'écluses permettant de gérer le niveau des eaux de l'intérieur du pays. Le temps recommence à se gâter vraiment. Je décide de poursuivre le plus loin possible, en profitant du vent de dos.
Les écluses en question :
Pique-nique rapide auprès des dunes. Je me dépêche car le vent est frais !
Et me voilà arrivé à Brielle, petite ville au sud de Rotterdam, parcourue de canaux. A ce propos, qui dit canaux, dit ponts, ou ponts-levants, comme ici. Ils sont très nombreux, ont plusieurs morphologies...
L'église Santa Katherina de Brielle. Je profite de la ville pour demander à un réparateur de vélo (il y en a énormément...) de jeter un oeil sur mon dérailleur arrière : il me dit que non, il n'y a pas de problème... Finalement je me suis attelé au problème, que j'ai réglé sur le camping, avec les moyens du bord !
Ruelle typique de pas mal de villes et de villages. On ne voit pas ici les panneaux "te koop" (à vendre) qui fleurissent un peu partout dans les petits villages et les banlieues... C'est la crise ! Depuis la Belgique, c'est "te koop" ou "te huur" (à louer), mais de nombreux villages français ont exactement les mêmes panneaux...
Et enfin, que serait une ville hollandaise sans son moulin !
Le soir est très ensoleillé, ce qui donne la pêche ! Un aperçu de mon campement spartiate pendant le repas (ce soir-là : coleslaw, tagliatelles / parmesan / sauce tomate, un dessert au café, cerises, le tout avec une bière fraîche pour assouplir les muscles. Hum. Hum. Ce n'est pas tous les soirs un tel festin !)
16/07/10 : Brielle/Amsterdam (NL)
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114 km
Départ assez tôt de Brielle, avec un temps couvert, froid, humide... Je viens de copier/coller la phrase de hier... Les jours se suivent et se ressemblent, du point de vue météo. Ce départ est d'ailleurs assez compliqué : le nord de Brielle est très industriel, avec notamment Europort. Je traverse pour finir plusieurs bras de mer / canaux géants.
Concernant les pistes cyclables, je complète ce que j'ai dit en Belgique : en plus de tout ce que j'ai raconté, il faut ajouter qu'il y a des abris et des garages à vélo absolument partout, surtout à côté des abribus, et que les pistes cyclables ont leurs propres barrières lorsqu'on croise un chemin de fer ! Bon, un bémol quand même : certains passages pavés, ou encore la quantité impressionnante de dos d'ânes... Les chocs sont parfois rudes au niveau des sacoches ou de la remorque.
J'emprunte, et j'y reviendrai régulièrement, la "North Sea Cycle Route", création européenne. Au total, je la prendrai sur sans doute quelque chose comme 1500 km. Vu le temps menaçant, je décide de ne pas passer par le centre de La Haye, mais je ne peux quand même pas rater le chinatown local !
Et puis vient la partie la plus sympa, du point de vue vélo : la traversée des dunes de la mer du Nord. Il y a une piste cyclable très bien entretenue, sur une bonne distance, qui passe dans les dunes proprement dites. C'est génial ! Lors de ma pause repas de midi, un bruit derrière moi me fait sursauter : 4 biches/cerfs/faons étaient à quelques pas de moi, en liberté dans les bosquets.
On est toujours au bord de la mer du Nord !
Retour à la ville, en passant par Haarlem, je suis stupéfait par la taille de leur cathédrale, évidemment mal rendue en photo.
Il y a des canaux partout en Hollande, pas seulement à Amsterdam ! C'est une constante du paysage.
J'approche d'Amsterdam, et je croise d'anciennes usines partiellement désafectées, qui trahissent leur âge.
Et je croise aussi l'aéroport d'Amsterdam. En levant la tête, je surprends un avion aux couleurs d'Air France ! Quand je pense qu'il me faut 15 jours pour venir ici, alors qu'on doit mettre 1 heure de Paris en avion... ;)
Encore un exemple de l'omniprésence des canaux : même les trains doivent céder le passage parfois aux bateaux !
Arrivée sur Amsterdam, que je visiterai ce soir et demain... Je n'ai jamais vu autant de vélos, à tel point que la conduite nécessite pas mal de dextérité ! A noter que j'ai été aidé à plusieurs reprises par des gens qui n'hésitent pas à se dérouter pour me guider dans les dédales des pistes cyclables. Il y en a même un qui a carrément fait demi-tour sur une distance non-négligeable pour que je le suive !
17/07/10 : Amsterdam (NL)
55 km
Une journée pour découvrir Amsterdam, c'est bien peu ! Cette ville possède, comme beaucoup de grandes villes, plusieurs facettes, avec un point particulier, les fameux coffeeshop...
Bon, c'est clair, je ne suis plus dans le coup ! Ce n'est pas le côté d'Amsterdam que je préfère... Un quartier est assez représentatif, dans le genre zombie, de la loi hollandaise, même si elle a changé parait-il. Les rues "sentent bon", il y a des sofas, y compris parfois dans la rue, sur lesquels on s'allonge pour profiter du narguilé ou autres "seeds". Le nombre de regards flous au mètre-carré est impressionnant, d'ailleurs la moyenne d'âge du camping est très faible, et je soupçonne, à l'odeur, que tous ne sont pas venus à Amsterdam pour le Rijkmuseum ;)
Deuxième visage, un peu oublié des cartes postales : une ville très moderne, centre économique de taille... Je remarque énormément de sociétés de services, de cabinets de design et d'architectes.
En particulier une zone portuaire immense. Le nom du bateau ne vous rappelle pas une chanson célèbre ?
Il y avait longtemps que je n'avais pas mis de coucher de soleil, et ça me manquait... En voici donc un sur Amsterdam.
Un troisème aspect est quand même l'aspect historique, avec ses façades
ses monuments
et ses canaux !
L'après-midi est consacré au Rijkmuseum, pour une expo sur les maîtres flamands. Très belle expo, bien qu'une grande partie du musée soit en restauration. En tout cas, le temps de faire l'expo, et le vent a chassé les nuages... pour combien de temps ?
En sortie du musée, grande balade (en vélo, faut-il le dire ?), le long des canaux circulaires de la ville... Le soir, ce sera plus de 55 km que j'aurai au compteur !
Au fait, mon vélo est gris, selle marron, casaque jaune. Le trouvez-vous ?
Le soir, surprise : ma roue avant est complètement dévissée, les écrous ayant subi la dure loi des pavés, et s'étant déserrés progressivement. Sur une roue "normale", il n'y aurait pas le bruit que fait la mienne à cause du moyeu SON : quand il est déserré, un jeu bizarre apparait et fait frotter la roue dans tous les sens... Vite réparé, heureusement.
18/07/10 : Amsterdam/Makkum (NL)
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92 km
Un peu galère pour sortir d'Amsterdam. Les routes cyclistes sont très bien indiquées, mais en ville, les noms des quartiers m'embrouillent un peu... Surtout qu'il est très tôt ! Une fois le départ bien pris, je quitte Amsterdam et rejoins la campagne hollandaise. Suis-je naïf ! J'ai déjà vu que les pistes cyclables avaient leurs feux tricolores, leurs barrières pour les trains, il fallait bien qu'elles aient aussi leurs ponts ! Voici mon équipage sur l'un d'entre eux, aux alentours de Monnickendam.
Il m'est arrivé de râler (c'est très rare), en France, quand je croise un fier panneau annonçant "Voie verte"... Sans dire d'où elle part, ni où elle va, ni les kilomètres, ni RIEN ! Ici, ce n'est jamais le cas, on est toujours extrèmement bien renseigné.
La voilà, la fameuse campagne ! Après la ville, ça repose l'esprit ! Du coup les kilomètres s'enchaînent tranquillement.
Je suis passé il y a quelques jours à côté de Gouda, je ne pouvais pas manquer Edam cette fois !
Qui est d'ailleurs une très charmante ville
Avec comme partout pas mal d'églises, dont une tellement monumentale que je n'ai pas pu la photographier :(
Je longe une mer intérieure, Markermeer. Je traverserai la prochaine en ferry.
Voilà ! Le port du ferry en question, Enkhuizen, est atteint vers 11h, j'ai donc le temps de casser la croûte et de prendre un café avant le ferry, prévu pour 12h30. La traversée dure 1h20, c'est pendant celle-ci que j'écris ces lignes...
Ijsselmeer est donc la mer intérieure que je traverse, pour aboutir au port de Stavoren.
De l'autre côté de cette mer, des spots de kite-surf, avec essentiellement des allemands : ils ne sont pas très loin en voiture.
Sans commentaire... Ah si : les moulins font partie des clichés sur la Hollande, au même titre que les tulipes. Malheureusement, celles-ci ne sont absolument pas en fleur en ce moment, c'est pourquoi je n'en ai vu, et je n'en verrai, aucune ! La piste cyclable longe une butte le long de l'eau, destinée à protéger du vent. Les moutons et autres vaches sont en liberté sur cette butte, et on croise régulièrement des "cattle grid" pour éviter les fuites. C'est un peu comme si ils avaient un champ de 20 mètres de large sur 30 km de long...
Et voilà les vues depuis le camping... Un peu retardées, car j'ai du remplacer un morceau d'arceau de ma tente, cassé net...
Pour terminer cette journée, le soir je vais me balader dans le village d'à côté, Makkum. Dans le centre, une petite fête du village, très sympa... Et dans les faubourgs, autour du port, je me promène dans les chantiers navals.
19/07/10 : Makkum/Kropswolde (NL)
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125 km
Grosse étape aujourd'hui : la météo annonçant de la pluie demain ou après-demain, donc je ralonge un peu la distance prévue pour avoir un peu moins demain... Il y a peu de photos : je traverse essentiellement de la campagne, un peu monotone du point de vue photo certes, mais tellement agréable du point de vue vélo !
J'ai déjà évoqué les moulins, mais leurs descendants sont omniprésents :
Il y a quelques anciennes éoliennes qui sont maintenues en état, qu'on peut visiter. Celle-ci, gigantesque, sert à pomper l'eau d'un canal vers un autre qui lui est parallèle.
Je croise encore quelques canaux, dont certains, imposants, sont utilisés pour le transport intérieur.
La région s'appelle Fryslân, et les habitants en sont très fiers : de nombreuses maisons sont dotées d'un mât (visible à droite) en haut duquel flotte le drapeau de cette région. Il y en encore plus qu'en Bretagne ! Blague à part, dans les autres régions hollandaises que j'ai traversées, il y avait beaucoup moins d'ostentation, même si quelques fannions flottent de-ci de-là. La dame qui m'a expliqué cela lorsque je lui ai demandé m'offre une glace pour me donner du courage !
Vous ai-je déjà parlé des ponts sur les canaux ? Non, je ne crois pas. En arrivant sur Groningen, j'ai appris que certains d'entre eux avaient été "désignés" par des artistes. En voici une série, en reprenant certains déjà vus plus haut :
C'est tout pour aujourd'hui ! Ah si : j'ai déjà parlé de la gentillesse des gens, qui n'hésitent pas à se dérouter pour me guider. Eh bien aujourd'hui, j'ai carrément eu droit à une guide privée ! Paumé à Groningen, j'arrête une passante pour lui demander ma route. La charmante dame, après avoir écouté ma question, se propose carrément de me mener sur la bonne piste, et c'est parti pour une demi-heure de guidage à travers la ville et ses environs, avec explications sur la vie ici, les monuments, la durée de leurs congés (elle n'a que 3 semaines par an et hoche la tête quand je lui parle des miens), la relation des Hollandais avec le vélo, et l'absence de relation des Français avec celui-ci... Très bonne manière de terminer cette étape !
A noter quand mêmes des visiteurs du soir peu farouches !
20/07/10 : Kropswolde/Nordloh (D)
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95 km
J'aurai du me lever tôt, sachant la chaleur qui devrait m'attendre, mais en fait, fatigué par l'étape d'hier, je ne pars que vers 8h... C'est très tard pour moi : en général, je suis sur la route vers 7h, roulant "à la fraîche" et avec moins de circulation. Bon, avec les pistes cyclables, la circulation est moins problématique. En revanche, la chaleur...
Les premiers kilomètres ressemblent aux précédents. Je ne m'en plaindrais surtout pas !
Les églises reflètent les cultes présents sur le territoire (Catholiques, Protestants, Baptistes, Evangélistes, etc.). A noter que pas mal d'entre elles, au lieu des séries de "blong" donnant les heures, ont des carillons qui sonnent très agréablement.
La différence aujourd'hui est la présence de quelques bois & forêts, qui vont me permettre de chercher un peu l'ombre quand le soleil sera au max
Et voilà mon quatrième pays ! Je l'aborde par le Länder Bremen. Avant de quitter la Hollande, j'ai pris la précaution de faire des réserves de "Roomboter stroopwafels". C'est mon seul écart gastronomique (à part la bière...). J'en rafole et j'en abuse, avec plusieurs marques et parfums différents...
Rien de différent au début, sauf une piste cyclable qui traverse une autoroute : le pont n'est fait que pour elle...
Et puis, au bout de quelques kilomètres, je m'aperçois qu'en fait, les villages, les rues, les maisons sont un peu plus austères que ce que je viens de quitter. N'est-ce qu'une impression ? Il y a moins de fleurs, moins de décorations... Les panneaux "zu verkaufen" ont remplacés les panneaux "te koop", mais il y en a autant, on dirait. Pendant ce temps-là (11 heures), le thermomètre indique 31°C
Il y a quand même une "décoration" juste devant le banc où je pique-nique : sur un minuscule canal qui passe devant la "Rathaus" est installé un grand voilier, attraction locale très prisée. Vers 13h, la température est autour de 35°C... Le fromage en tranche que j'ai acheté ce matin en Hollande ressemble à une pâte grasse tombée au fond de l'emballage :(
Arrivée vers 14h30 au camping, sous un soleil littéralement "de plomb". Le camping est moyen, mais le prochain est à une heure de route, je préfère me poser ici pour être au frais. L'étape de demain n'est pas immense, donc tout devrait aller.
21/07/10 : Nordloh/Sahlenburg (D)
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126 km
Etape beaucoup plus longue que prévue, grâce au vent, qui va me pousser sur 40 km à une vitesse inédite depuis le départ de cette rando !
J'ai vu sur le chemin une porte de garage décorée qui m'a amusée : la relation des Allemands (et des Hollandais) à leurs petits ponts amovibles est très intime. J'ai même croisé un panneau guidant vers un circuit touristique pour visiter ces ponts ! Nous avons les routes des vins, eux la route des ponts !
Ce n'est pas Dali qui a peint la piste cyclable, mais la chaleur... Le soleil était déjà levé quand je me suis réveillé ce matin à 5h40 (on est quand même un peu à l'est de Guérande !) et il va taper fort encore toute la journée.
Je n'en ai pas beaucoup parlé, mais évidemment, tout ce soleil n'est pas perdu pour tout le monde ! Nous sommes très en retard de ce point de vue sur les Allemands. Le nombre de bâtiments équipés est sans commune mesure avec ce qu'on a ici...
Et voici une petite mer intérieure : Jadebusen. Ce qui est dommage, c'est que la piste cyclable est très loin de l'eau elle-même, il y a des prairies entre les deux. On ne longe pas vraiment cette mer.
Par rapport au nord de la Hollande, c'est assez identique. Plat, des grandes étendues de cultures ou de pâturages, et... des moulins ! Car il y a du vent. Pour le moment, il me gêne un peu, mais ça va changer dans la journée.
Imaginez longer un champ d'éolienne pendant 20 ou 30 minutes. D'accord, en vélo, on va moins vite qu'en voiture... Mais ça représente quand même une énorme quantité d'éoliennes qui vous tiennent compagnie !
Arrivée sur la zone urbaine de Bremerhaven, qui construit des morceaux d'airbus... Ils en sont fiers et les morceaux d'avions sont animés. A cet endroit, je refais le plein de mes gourdes auprès d'un vieux monsieur charmant, qui est très enthousiaste quand je lui explique ce que je fais.
Encore un ferry, pour traverser de Nordenham à Bremerhaven proprement dit.
Qui est une ville très industrielle, avec notamment un port que je vais mettre une heure à traverser entièrement.
Pause pique-nique et café dans une longue rue piètonne très sympa... puisque pas de voitures !
Alors ce port ! J'ai traversé un inventaire à la Prévert, comme je ne pensais pas qu'il puisse en exister : à la queue leu-leu, sur des centaines et des centaines de mètres, tout le matériel roulant imaginable en attente d'être embarqué sur les navires... Des moissoneuses, des cars, y compris des "Schoolbus" jaunes américains, des tractopelles, des tanks et véhicules militaires, des trains entiers d'Audi, des bulldozers, des caravanes et mobil-home et camping-cars, des engins non-identifiés... J'ai essayé, mais aucune photo ne rend cette ambiance surprenante.
C'est alors que ma route est devenue parallèle au vent, celui-ci me poussant à plus de 30 km/h pendant pas loin d'une quarantaine de km. En fait, je devais m'arrêter près de Bremerhaven. Mais, entre le vent très favorable, et la crainte de pluie demain, j'ai fait plus de 40 km supplémentaires par rapport à ce qui était prévu. Le seul bémol : des vaches au milieu de la piste. Contrairement aux moutons, qui ont tendance à s'écarter à mon approche, les vaches ont la curieuse manie de se lever et de traverser juste au moment où je passe. J'imagine le coup de fil à l'assurance en cas de collision !
Au "Tourist Information", j'apprends l'existence d'une liaison en ferry qui pourrait, je dis bien pourrait, me faire gagner une journée... Je verrai ça demain, ce sera la surprise ! Arrivé fatigué au camping, je décide de repousser à plus tard la visite du coin, et de me reposer devant une bière ! Le temps d'installer le camp, de se doucher, de faire la lessive et de boire cette bière... il se met à pleuvoir ! La soirée ne va pas être palpitante ! Pendant une accalmie, promenade sur la plage. Tout est très construit pour les touristes, il n'y a pas de "côte sauvage" et c'est difficile de trouver un coin sans personne pour faire une photo.
Le matin du 22, encore quelques gouttes de pluie, mais ça se lève. Comme je pense avoir le temps avant le ferry de 11h, je me balade sur la plage, seul cette fois, et je croise, sans oser le photographier, la personne chargée de la maintenance des petites cabanes de plage (un siège, un petit toit et un coffre pour ranger ses affaires). Je me retiens de rire : salopette rouge, chemise bleue, casquette jaune, boite à outils, on dirait de loin une caricature de Playmobil penchée sur son ouvrage !
22/07/10 : Sahlenburg/Büsum (D)
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65 km
Lever tranquille, en prenant mon temps, car le ferry que je vise ne part qu'à 11h de Cuxhaven, la ville située à une dizaine de kilomètres du camping. L'étape sera courte (en kilomètres) car le temps d'attente + la traversée = 4 h sans pédaler ! Pour y aller, je prends le chemin des écoliers, c'es-à-dire la piste cyclable longeant la mer. Je suis "à la fraîche", les nuages ne sont pas trop menaçants, il n'y a personne... Hummmmm que je suis bien !
Voici une des "cabines" dont je parlais.
Il y en a partout !
Arrivée à Cuxhaven, petit tour dans le centre piétonnier avec café, puis ferry.
En fait de ferry, c'est une mini-croisière sur l'Elbe, avec déjeuner, explications touristiques, etc. ! Je ne lis donc pas assez bien l'allemand pour avoir compris le prospectus que j'ai pris hier :(
C'est pas grave : je casse la croûte au milieu des passagers, et j'en profite pour écrire ces quelques lignes. En effet, je pensais traverser, point-barre, mais ça dure 2h30 ! Photo ci-contre : on quitte la zone portuaire de Cuxhaven. Après cet agréable moment, retour aux choses sérieuses. Cette traversée m'a fait gagner une journée sur le parcours ! (Je suis allé de A à C sans passer par B, voir figure 1) En "échange", je vais devoir lutter contre le vent qui s'est levé un peu trop fortement à mon goùt...
Surtout que je rencontre mes premières collines depuis plus de 1000 km :(
Bon, ce ne sont que de très modestes bosses, mais ça fait drôle d'en voir après tout ce plat ! Et enfin Büsum, sur la côte de la mer du Nord que je retrouve ! Je ne suis pas exactement à l'endroit que j'avais planifié, mais à 20 ou 30 km au sud... Demain, il va falloir pédaler dur contre le vent pour la prochaine étape !
Je ne peux pas résister : le soir, longue balade à pied sur la butte longeant la mer (comme en Hollande, pour protéger du vent vif). Il n'y a personne, sauf quelques moutons et pas mal d'oiseaux... L'ambiance est magique, j'en profite !
Rassurez-vous, quand je serai à l'est, je n'aurai plus de coucher à prendre en photo (j'essayerai les levers !)
23/07/10 : Büsum/Dagebüll (D)
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95 km
Aujourd'hui, pas de vent du tout jusqu'à midi... Au lieu de suivre ma route prévue je prends la piste cyclable qui longe encore une fois la mer...
Et encore des moutons. Ce que la photo ne dit pas, c'est que je suis accompagné par des myriades d'oiseaux de toutes les marques, qui font un potin d'enfer. C'est le seul bruit, d'ailleurs, puisque pas de voiture, pas de vent... Je remarque à ce propos qu'il y a beaucoup moins de cyclistes depuis quelques jours. Sur une photo, comment savoir s'il n'y a pas de vent ? Les éoliennes sont toutes orientées dans des directions différentes...
Je vais d'ailleurs assister à leur réveil, vers midi. Le vent se lève doucement, et, une à une, les éoliennes s'orientent vers le vent et se mettent à tourner. Celles qui sont déjà face au vent tournent plus tôt, puis les autres les rejoignent à leur rythme. Je suis resté un quart d'heure à regarder le spectacle, j'ai trouvé leurs mouvements hésitants et en même temps synchronisés très poétiques !
Je ne suis pas le seul d'ailleurs !
Un peu plus loin, j'ai un aperçu bref sur un chapelet d'îles très touristiques (Hooge, Föhr, Nordstrand...). Je les verrai peut-être mieux ce soir.
La piste est correcte, entretenue, et on croise parfois des ouvrages (vannes, barrages, etc) dont certains sont manifestement assez anciens. L'arrivée sur Dagebüll se fait avec une piste encore, mais cette fois du bon côté de l'eau ! Enfin ! Une immense piste entre mer et moutons, sans personne... Le grand frisson. Un bémol : ma remorque, qui me gêne à chaque fois que je doit franchir un portillon destiné à empêcher les troupeaux de quitter leurs parcelles. Je reviendrai sur cette remorque, mais en gros j'en suis moins satisfait que prévu...
Dagebüll est un terminus qui permet aux voitures de prendre le ferry pour les îles. Ce soir, je prévois de me balader au soleil couchant (encore !)
A noter : je retrouve avec plaisir la "North sea cycle route", avec son nom anglais cette fois.
Au fait, je fête mon 2000ième kilomètre ! Comme dit l'homme dans la blague bien connue : "pour le moment, tout va bien !" Ce soir, ça se fête ! A propos des repas, contrairement à ce qu'on croit, c'est très varié : je mange parfois à 18h30, parfois à 19h, et même parfois après 20h, ça change chaque jour, si ça c'est pas varié !
Quant au contenu, c'est également très varié : un légume (tomate ou Solanum lycopersicum, ça dépend de ce que je trouve), puis des Campanelle, ou des Casarecci, des Conchiglie, des Farfalle, des Fusilli, des Gemelli, des Lumaconi, des Quadrefiore, des Riccioli, des Rotini, des Torchio, des Calamarata, des Cellentani, des Maccheroncelli, et parfois même des Penne rigate... avec de la sauce tomate ! Un fruit pour finir, et hop, une tisane et au lit :)
Non, vraiment je ne résiste pas : Cette photo a été prise en fin de soirée, soirée pendant laquelle j'ai été invité à la table d'un charmant couple d'enseignants venant de ... Pornichet ! Le monde est vraiment petit, surtout qu'ils semblent connaître Anne ! Un grand bonjour à eux s'ils me lisent :)
24/07/10 : Dagebüll/Ribe (DK)
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88 km
Bon, il est clair que je vais payer aujourd'hui l'absence de vent d'hier. Je croyais déjà avoir subi du vent... Mais ce n'était rien par rapport à ce que je vais avoir ce matin.
Déjà, ça commence mal, le vent me réveille très tôt et m'empêche de me rendormir. Le sifflement dans la tente est impressionnant. Je ne me démonte pas (alors que la tente si) et je pars tôt, malheureusement exactement dans la direction du vent. Alors, oui, les perspicaces diront que la photo montre du beau temps. C'est vrai que j'ai eu du soleil au début. Mais je roule à 10/12 km/h malgré l'énergie que j'y mets, et je me décourage très rapidement. Au bout d'une heure, malgré la beauté du paysage, je décide de revenir sur la route "normale", où au moins quelques bosquets me permettent parfois d'atteindre 16/18 km/h Je garderai en plus des traces des moutons (si vous voyez ce que je veux dire) toute la journée tellement j'ai pataugé dedans lors des franchissements d'obstacles...
On ne peut aller sur l'île de Sylt qu'en train, et donc les wagons transportent les véhicules qui souhaitent y aller.
Et voilà que j'entre au Danemark sans aucune indication ! Seules les inscriptions à mes yeux indéchiffrables me confirment que j'ai changé de pays (toujours à une allure d'escargot) !
Première chose qui saute au yeux : les maisons sont faites avec les mêmes briques qu'en Allemagne, mais beaucoup sont peintes ! Et en blanc souvent, ou en jaune paille, qui plus est, ce qui change vraiment l'impression qu'on en a ! A noter la présence importante de mats dans les jardins, avec le drapeau national.
Pour le reste, comment dire... Il y a parfois comme un air de déjà-vu !
Et pendant ce temps, le temps se gâte un peu, et j'aurai même de la pluie, sans que le vent ne molisse. J'en ai plein les pattes alors qu'il n'est pas 10h et qu'il me reste plus de la moitié de la route à faire.
Autre exemple d'architecture. Il y une autre chose en commun avec les pays précédents, y compris la France, ce sont les panneaux "Til salg" qui fleurissent à de nombreux endroits. Je vais bientôt pouvoir dire "A vendre" dans toutes les langues !
En tournant dans un village pour trouver de l'eau, je tombe sur cette magnifique église entourée du cimetière paysagé. A noter : la personne qui remplit mes gourdes m'offre en même temps un soda frais et un grand sourire d'encouragement.
Ensuite, courte balade dans la belle ville de Ribes, dont le centre est assez charmant. Il y un imbroglio de ruelles pavées étroites entourées de façades approximatives...
Qui entourent une belle cathédrale, dont l'intérieur est très sobre. J'ai plutôt bien aimé la promenade, bien que la fatigue l'ait écourtée.
Pendant la balade, je m'installe à une terrasse avec musique... mais quand les musiciens commencent, c'est de la musique brésilienne ! J'entends quand même un peu de danois quand la chanteuse présente les morceaux, mais bon ...
Un truc pour finir : le camping est assez luxueux, donc très cher, je dirai même que j'espère qu'ils ne seront pas tous comme ça. Lors de ma promenade, j'ai eu comme un doute sur le prix des choses, surtout que la conversion de tête DKK/€ n'est pas aisée... Bon, allez, une bonne nuit de sommeil et une petite prière au patron des cyclistes pour que le ciel soit clément demain.
25/07/10 : Ribe/Bork Havn (DK)
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108 km
Etape décisive aujourd'hui, puisque lassé par le vent, je décide de couper le nord du Danemark pour me diriger vers l'est, vers Copenhague.
En effet, le vent est encore là ce matin, presque aussi fort qu'hier, avec de la pluie cette nuit et ce matin, et, malgré une éclaircie qui ne durera pas, le temps est maussade, et mon genou me fait sentir mes limites. Je passe le plus clair de mon temps le nez dans le guidon pour diminuer l'influence du vent, ça me saoûle !
Heureusement, vers 13h, le ciel s'éclaircit, mais le vent est toujours là... J'avance à peu près au même rythme qu'hier. J'étais prévenu, mais le vivre "en vrai", c'est quelque chose !
Pourtant, il y des portions de piste sympas, sous les arbres, dans les dunes, etc. Tiens, une chose me vient à l'esprit : je rencontre un nombre incroyable de chats sur les pistes ! Oui, des chats "normaux", qui surveillent leurs terrains de chasse depuis la piste cyclable. Je n'en ai jamais croisé jusqu'à ce que je rentre au Danemark, ou j'en vois sans arrêt... Etrange !
On suit aussi un long moment une voie de chemin de fer désaffectée.
Déception : en arrivant à Nymindegab (il reste alors 40 km à faire), la piste cyclable se transforme en piste de sable et de gravier, longeant un terrain militaire, avec toujours ce vent violent de face... Je craque et décide de faire demi-tour pour bifurquer à l'est, pour raccourcir le trajet en évitant le nord.
Je croise des villages de vacances habités par des Allemands (si, si, on ne dirait pas, mais il y a du monde, j'ai dû soigneusement choisir le moment pour la photo pour qu'elle paraisse déserte !).
Je dis au revoir à la façade ouest du Danemark !
Et aux dunes longeant le Ringkøbing Fjord. D'ailleurs, le sable est tellement fin que j'en aurai dans les chaussures pendant plusieurs jours !
Arrivé très fatigué dans un camping super-confortable, à un prix très raisonnable, et avec wifi gratuit illimité (mais, bon, la liaison est assez mauvaise) ! Ouf ! La gérante du camping m'apprend à prononcer la terminaison "Havn" comme dans Bork Havn ou dans København. C'est un truc comme "oïne" : keubenoïne ?... je vais m'exercer pour le prononcer correctement d'ici à ce que j'y arrive.
Bork Havn est un tout petit port de plaisance au bord du Ringkøbing Fjord
Et il n'y a aura pas de coucher de soleil dessus ce soir : j'ai trop froid, je rentre donc avant qu'il ne soit sur l'horizon !
26/07/10 : Bork Havn/Silkeborg (DK)
Bonne fête, Anne !
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116 km
Et bien ça roule beaucoup mieux que les derniers jours ! Je suis à peu près perpendiculaire au vent, donc... tout irait pour le mieux si le temps était plus sec. Les 60 premiers kilomètres seront dans la grisaille et le crachin, les 40 suivants sous le soleil, mais les 20 derniers de nouveau sous la grisaille, avec pluie la première heure au camping.
En passant, j'ai le temps de remarquer le peintre en église. Il repeint consciencieusement en blanc, malgré le vent et le crachin...
Je traverse la partie centrale du Jylland, qui est plus vallonée que les côtes. Je vais de nouveau sentir le poids de la remorque !
Le paysage serait magnifique sous le soleil ! Il y a une alternance de forêts et de parties cultivées... Mais le ciel gris donne un aspect tristounet à tout ça !
Tous les magasins de jouets arborent une magnifique enseigne "Lego", produit du terroir... C'est amusant, dans les campings, sur les terrains de jeux, on voit des briques de Lego géantes (40 cm), destinées à faire des pâtés de sable ou des constructions. J'en vois vraiment partout !
Voilà le soleil, vers midi. J'étais en train de remarquer qu'il y a beaucoup moins de cyclistes, en fait depuis déjà le nord de l'Allemagne. Rien à voir comme densité avec par exemple la Hollande. C'est à ce moment que je croise mon unique cyclo-randonneur de la journée : un Hollandais précisemment, qui rentre chez lui après un tour de 6 mois à travers toute l'Europe, jusqu'au Cap nord... Et il a deux fois moins de bagages que moi... Ce qui veut dire que j'en ai deux fois trop !
Je me perds à quelques kilomètres de l'arrivée !
Laquelle est dans une région avec des lacs et pas mal de relief. Rien à voir avec les Alpes évidemment, mais une série de petites collines après plus de 115 km chargé comme je suis... ça ralentit fortement mon rythme !
Le soir, balade dans la ville, mais qui n'offre aucun intérêt. Je me concentre donc sur le camping... Mon coin cuisine, avec gaz fourni, ainsi que le produit vaisselle, s'il vous plait ! Grand confort, les campings danois : c'est le troisième qui offre cuisine, salle à manger, salle télé, internet, des sièges et des tables partout, etc...
Et le soir, grande discussion avec 2 Hollandais, Christel et Michel (sans oublier Ducat, qui a du mal à regarder vers moi). Ils pratiquent ici le canot, mais aiment aussi venir en France pour la varappe. Nous parlons de nos voyages, en France et en Europe, de nos coins favoris... et d'un tas d'autres choses ! (clin d'œil à Catherine !)
27/07/10 : Silkeborg/Melby (DK)
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91 km (+80)
Comme au cinéma ! Ou presque, parce que j'ai honte de l'avouer, mais je me suis réveillé ce matin deux heures plus tard que d'habitude (je ne donne pas de chiffre, mais disons que c'est même plus tard que mes grasses matinées habituelles :). Je devais être fatigué des deux étapes précédentes... Quand je dis "comme au ciméma", c'est que beaucoup de choses se sont enchaînées parfaitement, et l'étape a été magnifique.
Je pars donc vers l'est, poussé par le vent, sous un soleil déjà très intense. Cette partie est encore plus vallonnée qu'hier, mais c'est très agréable, ce sont des pentes douces.
Je pédale tant et si bien que j'arrive plus tôt que prévu à Århus, malgré mon départ tardif ! C'est une grande ville, assez industrielle. Avant de décider si je la visite ou pas, je me rends au port où on me dit que le prochain ferry part dans 20 minutes : le temps de prendre le ticket, et d'embarquer, et hop ! C'est ça la référence au cinéma : tout s'enchaîne parfaitement ... alors qu'il n'y a un ferry que toutes les deux heures environ.
Le petit plaisir mesquin du jour : être autorisé à embarquer et débarquer le premier dans un ferry quand on est à vélo !
Et je vois donc Århus depuis le ferry.
J'avais une chance sur deux de prendre celui-ci : un "fast-cat" qui m'emmène à 75 km/h vers Sjællands Odde. Un ferry sur deux est un ferry traditionnel, un sur deux est rapide, comme au cinéma !
Anecdote : il est midi pile, donc j'essaye de trouver une place un peu cachée pour sortir mon pain, mes tranches de charcuterie et de fromage, etc., sans trop me montrer pour rester discret.
J'ai ensuite de la difficulté à retenir un gloussement quand je me lève, que je regarde les passagers, et que je constate qu'absolument tout le monde a sorti ses tranches de pains (le même pain danois que moi, très compact, très sombre), ses tranches de fromage, ses tranches de charcuterie, etc. et que tout le monde est en train de casser la croûte !
J'accompagne mon repas par 2 cafés danois (prendre un expresso italien et le diluer dans 1/2 litre d'eau chaude...)
Et la route longeant la mer du Nord reprend, idyllique ! Est-ce que les moutons connaissent leur chance ?
Toujours aussi vallonné, mais toujours aussi beau.
Et puis, coup de bol (comme au cinéma vous dis-je), j'arrive à Rørvig juste au moment où le ferry doit en partir ! Je devais m'arrêter ici, mais on ne refuse pas une occasion comme ça, surtout que demain ils annoncent de la pluie...
Bon, ce ferry-là, c'est plutôt un ferry pépère, genre 15 km/h, ça me permet de découvrir progressivement Hundested, situé encore une fois dans un paysage légèrement valloné.
Et me voilà, après 91 km de pédalage et plus de 80 km de ferry, dans un camping malheureusement sans internet... Et je fais connaissance de Lisa et Hans, couple Danois/Suédoise avec qui je discute une bonne partie de la soirée ! Discussion très intéressante, assez profonde. J'ai passé un très agréable moment avec eux. J'espère que c'est réciproque !
28/07/10 : Melby/København (DK)
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100 km
Un peu le contraire d'hier : étape assez peu intéressante, avec des stations balnéaires "miteuses" au nord, et beaucoup de circulation sur la partie est, le tout avec menaces d'orages, et, comble de malchance, camping "full" quand j'arrive, donc je me rabats sur un camping de seconde zone au prix de quelques kilomètres supplémentaires...
Un des derniers coups d'oeil sur la mer du Nord !
Avec des cabanes de plage rigolotes, très colorées. Les plages en elles-mêmes ne sont pas extraordinaires.
Grosse différence par rapport aux autres jours : la Suède (Sverige, en danois), bien visible depuis la côte est.
Et aussi pas mal de chaumières. J'en avais déjà vu quelques unes plus à l'ouest, mais ici il y a en plusieurs.
Pause pique-nique sympa, avec panorama ensoleillé...
Me voici au camping très basique (sans internet ni confort, snif : je suis chez MacDo pour envoyer ces lignes gratuitement !)... Après 1 heure de montage de tente, douche, lessive, et rangement, je repars vers le centre de Copenhague.
Au premier abord, Copenhague me semble une ville magnifique. Cette impression sera confirmée au fur et à mesure de mes déambulations. Le centre ville d'abord : la mairie imposante...
...Où tout est gigantesque. On peut visiter la tour, mais il est trop tard.
La ville est bâtie sur l'eau, et beaucoup de monde s'y promène : en bateau-mouche, en kayak, en barque, etc.
Le palais Christianborg
Je retrouve ce que j'avais moins rencontré ces derniers temps : les vélos. Il y en a partout, et tout est prévu pour.
Arrive l'heure du repas... A Amsterdam, j'avais mangé argentin faute de trouver un restau local. Ici, je ne veux pas renouveler cette expérience. Je demande donc à un premier autochtone (conducteur de pousse-pousse) une adresse de restau danois. Il hausse les sourcils et me réponds que non, il ne voit pas. Je demande ensuite à une dame qui attend le bus, elle me réponds que oui, elle est de Copenhague, mais que "actually, there's no danish restaurant here"... Ah ! Je demande enfin à un couple également autchtone qui me répond la même chose, mais que les Copenhaguais (?) vont parfois ici : un restau à la mode, "to drink a beer and eat some stuffs". Et c'est ce que j'ai finalement (très) bien mangé.
Je reprends mon tour en suivant les canaux
Il y a beaucoup de travaux, de restauration, etc. En particulier devant le Royal Theater
Passage obligé dans les rues piétonnes.
Avec heureusement des petites places un peu moins bondées !
Puis vient le moment qu'en général j'adore : le crépuscule, puis les balades en vélo la nuit dans une ville inconnue ! Ici, le quartier Nyholm (Christianshavn) est un mélange de vieilles péniches habitées par des "artistes", de vieux bâtiments en cours de restructuration, et de bâtiments flambant neufs. En particulier un passage que j'ai adoré : l'opéra de Copenhague. Il donne sur l'eau, et est entouré de vieilles structures portuaires relookées.
De l'autre côté du canal se donnait un opéra retransmis en plein air sur écran géant. Et la foule était là, dans le noir, silencieuse, recueillie, c'était magique !
Je rentre tard de cette première visite, enchanté et prêt à en découdre dès demain matin !
29/07/10 : København (DK)
quelques km
Ah ! Voyager sur un vélo sans remorque ni sacoches, quel bonheur... Avant de partir, discussion avec 3 jeunes Italiens qui partent de Copenhague pour Rome en vélo, en passant par les chemins des écoliers : Pologne, Prague, Slovaquie, etc. Je leur souhaite bon courage, car ils n'ont pas l'air d'avoir d'expérience dans ce domaine... mais ils sont jeunes et fougueux !
En descendant vers le centre-ville, d'innombrables marchands de vélos...
Mais aussi un camion-citerne de bière qui ravitaille un commerce. On a ça chez nous ? Suis-je si naïf ? J'en étais resté aux caisses et aux palettes de bouteilles, ainsi qu'aux fûts, mais pas aux citernes ! Le conducteur a paru amusé quand je me suis étonné du principe !
Et puis vient le moment magique de la visite du National Museum. C'est magique parce qu'il y a peu de monde, c'est gratuit, les employés sont super-accueillants, et je suis arrivé juste à temps pour une visite guidée très intéressante, gratuite elle aussi. Elle portait sur la partie ancienne du Danemark, depuis la préhistoire jusqu'aux vikings.
A ce propos : la visite était en anglais... Comme en Hollande, je ne risque pas d'apprendre la langue, car tout le monde parle un anglais courant.
Les 3 objets ci-dessus sont représentés sur les billets danois. En fait, tous les billets danois comportent des illustrations d'objets issus de leur préhistoire. Ils semblent en être très fiers.
Mais bien sûr quelques photos ne rendent vraiment pas compte de l'ambiance de ce musée, ni de sa richesse, car étant le musée national, et à Copenhague, il détient nombre de pièces uniques. Après 2 heures de visite, je fonce voir les expos sur le Danemark moderne... Mais c'est moins "typique"...
Après la pause déjeuner dans le restaurant du musée, un autre plaisir m'attend : je trouve "Le Monde" du jour dans un kiosque... Privilège des capitales et des grandes villes. Je me réserve ce soir un moment pour le lire de bout en bout !
Ensuite, visite de la brasserie Carlsberg, également fierté nationale (4ème brasseur mondial)
L'entrée de la brasserie historique est, comment dire...
Assez simple et sobre ! Le fondateur devait avoir une idée assez claire de sa place dans la société danoise.
Pour le reste, la visite elle-même est assez intéressante, mais lorsque j'en sors... il pleut fort, très fort, et je reste coincé sur un banc, en compagnie de 5 touristes de Pékin, qui se marrent à qui mieux-mieux quand ils apprennent que je me déplace en vélo depuis si loin et pendant si longtemps ! On n'a pas idée !
Je discute aussi un peu avec une jeune fille (cycliste aussi), qui est moins équipée que moi, et qui se débrouille avec les moyens du bord, en l'occurrence un grand sac donné par la barmaid.
Soirée sans charme dans la tente (heureusement qu'il y a "Le Monde" et de la bonne musique dans le MP3 !), en espérant que demain sera plus favorable car je prévois une centaine de kilomètres...
Je regrette de ne pas voir plus de choses, un peu comme à Bruges, mais je projette de revenir un jour, en famille, pour (re)découvrir cette belle ville.
30/07/10 : Copenhague/Præsto (DK)
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87 km
Aujourd'hui, peu de photos pour cause de ... pluie ! Je ne me plains pas (encore), car c'est vraiment la première fois qu'elle me gêne autant depuis le début du voyage. Il avait déjà plu dans le nord de la France, mais pas toute la journée. J'avais également eu de la pluie certaines nuits, mais avec un bon soleil le lendemain.
Comme il pleut sans interruption depuis hier après-midi, et que le ciel est menaçant dans toutes les directions pendant toute la journée, je change d'itinéraire et je décide de suivre un axe principal.
Voilà donc la première photo, elle n'est même pas prise par moi ! Au moment de la photo, ça fait moins d'une heure que je roule. Si j'avais su que je resterais plus de 7h sous la pluie, je n'aurais pas cette mine réjouie ! Ça me fait penser à un vieux proverbe danois : "Efter regn, var der regn"
Le fait de prendre une piste cyclable longeant une grosse route est à double tranchant : d'un côté, il y a la circulation incessante. Il faut être encore plus prudent que d'habitude... De l'autre côté, je peux faire des pauses régulières à l'abri dans les stations-services, prenant un café au sec ! Certes la route elle-même n'a plus aucun intérêt touristique, juste celui de me faire avancer le plus vite possible vers l'étape suivante. Donc dans ces cas, seules les jambes travaillent : elles grignotent les kilomètres (heureusement que je m'entraine toute l'année !) pendant que le cerveau se met en roue libre. Je ne pense à rien, je pédale mécaniquement... Je croise curieusement deux cyclo-touristes, puis un, puis je suis une famille de quatre. En fait, par ce temps, c'est rassurant, tout le monde fait à peu près la même chose, délaisse les routes touristiques pour arriver au plus vite. A chaque fois, ce sont des grands "Hello" retentissants.
Arrivé à Præsto, je délaisse le camping pour un petit hôtel pas (trop) cher. J'avais prévu un budget hôtel dans ce genre de situation ! Et il y a le Wifi !
Le soir, éclaircie : j'en profite pour foncer voir le centre-ville.
Il y a fête au village, en particulier des groupes de musiques, tels celui-ci, mais qui chantent en... anglais. Pas de chansons en danois cette année !
Mais je ne m'attarde pas, car il se remet à pleuvoir ;) Dommage, les maisons du centre semblent sympas, toutes peintes dans des couleurs différentes. Je préfère retourner à l'hôtel pour m'occuper de mes affaires !
Déception : une de mes Ortlieb fuit (celle qui contient mon garde-manger, en plus !). Il y a une déchirure de 2 cm au fond, et l'eau est rentrée par là... Dès mon retour à Guérande, je m'occupe de trouver un kit de réparation !
31/07/10 : Præsto/Puttgarden (D)
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109 km
Grand soleil au réveil, petit déjeuner de roi à l'hôtel, ça me change de mon café lyophilisé et de mes tartines molles ! (Bon, j'exagère un peu, le matin je me soigne !)
Après quelques kilomètres, je réalise que ce qui a poussé les nuages de pluie de la veille, c'est... le vent ! Et encore une étape complète avec le vent dans le nez... Qu'est-ce que j'ai pu jurer !
Il faut avouer que les paysages prennent une autre ampleur sous ce soleil. J'aurai une alternance de cultures et de bois pendant toute l'étape.
Très rapidement j'arrive sur un pont enjambant une mini-mer intérieure, Stege Bugt. Il y a peu de monde sur les routes, seul le vent commence à m'embêter !
La route est vraiment très belle : j'emprunte des petites portions fléchées pour les cyclistes, qui zigzaguent dans la campagne. Un magnifique renard adulte traverse la route à quelques mètres devant moi...
Parmi les choses que j'avais annotées sur ma carte du Danemark avant de partir figure la Fanefjord kirke. Petite église discrètement cachée derrière des bosquets, elle inspire le calme et la sérénité. Son cimetière a vue (si je puis dire) sur le détroit de Grønsund, et c'est de toute beauté.
L'intérieur est peint de manière un peu naïve. J'ai adoré ce détour !
Je poursuis par un autre pont sur le détroit de Grønsund, et là je commence à sentir sérieusement les effets du vent. Comment expliquer que j'avais le vent de face en allant vers le Nord au début, puis encore de face en allant vers l'est, puis toujours de face maintenant que je redescends vers le sud-est ? Je suis maudit ?
Enfin bref, sur ce plan d'eau, à un moment j'entends une voix, et je vois un pécheur sur une barque qui parle à un goéland posé sur le rebord du bateau ! Je ne suis donc pas le seul à parler tout seul !
Petit ferry pour traverser le détroit de Grønsund entre Bogø et Stubbekøbing.
Tout va bien !
Et je quitte le détroit de Grønsund (qu'est ce que je m'éclate avec les ø maintenant que je sais les faire !)
Toutes les églises du Danemark ne sont pas forcément blanches. Il y aussi rose pour les filles !
Il était prévu que je dorme à Rødby (encore un ø !), au Danemark, et que je prenne le ferry le lendemain pour l'Allemagne. Mais bon, je suis à quelques kilomètres, c'est trop tentant ! Alors je craque, et j'arrive pile (encore !) pour prendre l'énorme engin qui va de Rødbyhavn à Puttgarden (D). Cette fois, malheureusement, les cyclistes passent en dernier...
Bye bye Denmark !
Je dépense les quelques couronnes danoises qui me restent, et j'observe l'attraction sur le pont supérieur : un goéland qui fait du sur-place pendant que tout le monde (moi y compris) le photographie... On se distrait comme on peut !
Et me revoilà en Allemagne.
Mes quelques jours au Danemark sont mitigés : j'ai adoré Copenhague, ainsi que la campagne danoise, j'ai passé de bons moments... mais j'ai aussi passé beaucoup de temps littéralement le nez dans le guidon, soit à cause de la pluie, soit, surtout, à cause du vent (du Vent devrais-je dire). J'avais été prévenu... Mais ça a été quand même une source de soucis réguliers.
Le soir, longue balade, à pied cette fois, le long de la mer.
Où j'erre parmi les fantômes des cabines de plages allemandes...
01/08/10 : Puttgarden/Bösdorf (D)
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84 km
Et voilà, c'est le début du retour... Encore du vent ce matin, mais moins que les jours précédents. Je commence ma descente vers le sud en traversant le pont sur le Fehmarn Sund, qui délimite la presqu'île de Fehmarn
Au bout de la piste cyclable, encore un portillon, à peu près le même que ceux dont j'ai déjà parlé. Avec la remorque, c'est très compliqué à franchir, car la porte se referme toute seule violemment, souvent en tapant un peu fort sur les sacs rangés dans la remorque.
Beaucoup de drapeaux hollandais ? Non, ce sont ceux de la région (d'ailleurs, certains ont un blason au centre)
Et je retrouve les éoliennes ! N'avais-je pas dit qu'au Danemark, je n'en n'ai quasiment pas vu, ni d'ailleurs de panneaux solaires... Quelques minutes après la photo, première averse de la journée.
Puis petit vide-grenier à Oldenburg. J'en avais déjà croisé en Hollande, par exemple, et je constate qu'à part les livres et peut-être 20% d'objets du cru, l'essentiel des objets en vente sont des jouets en plastique "made in China" ou des jeux vidéo ... comme en France !
En continuant, je traverse de sympas petits villages, sur une route qui doit être merveilleuse par beau temps : collines, forêts, etc. Mais par temps humide...
La région d'Eutin est pleine de petits lacs, entourés de forêts. Mais je prends ma deuxième averse...
Arrivé à Eutin, une très charmante jeune fille de l'office du tourisme téléphone aux campings de la région pour savoir s'ils ont une place libre et internet ! La réponse est oui et oui !
Entre 2 ondées, la route fume, car il y a quand même le soleil de début août...
Voilà le genre de camping que je n'aime pas, et c'est le deuxième comme ça en Allemagne : que des gens qui louent un emplacement à l'année, qui viennent au bord d'un lac (artificiel parfois) pendant les vacances, et c'est tout ! C'est la deuxième fois que je suis "la seule tente" du camping ! Les contacts n'en sont que plus difficiles, car il n'y a pas de "voyageur", mais que des gens qui se connaissent, entre amis ou avec leur famille.
Un truc rigolo : il y a de nouveau des lapins qui viennent grignoter à côté de la tente...
Voilà le-dit lac... Entre 2 grosses averses !
J'ai eu quelques inquiétudes pour demain, car il paraît que le camping de Hambourg est petit. J'ai donc demandé à l'accueil du camping actuel de demander pour moi (leur allemand est meilleur que le mien, non ?) de réserver une place... Ouf, c'est bon !
02/08/10 : Bösdorf/Hamburg (D)
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88 km
Lever très tôt ce matin : les employés viennent laver les sanitaires vers 5h, en faisant claquer toutes les portes une à une, et en discutant fort ! Me voici donc parti bien avant 7h...
Les premiers kilomètres sont sympas, pas de circulation, encore des pistes cyclables agréables...
Je continue de longer les lacs abordés hier soir.
Et puis... Devinez quoi ? Eh oui, la pluie revient. Les jours passent et se ressemblent ! Heureusement, aujourd'hui sera un peu différent de la dernière journée de pluie. D'abord la pluie est moins forte, ça ressemble plus à un fort crachin, et puis elle ne durera que quelques heures !
Il y a une éclaircie sur le coup de 11h, qui se transformera progressivement en temps agréable. J'arrive à Hambourg vers 13h sous un soleil correct.
Entre temps, j'ai encore eu un petit plaisir, je crois que tous les cyclistes doivent le connaître : celui de "tourner la carte".
En effet, la taille réduite du petit support étanche de cartes routières m'oblige à plier celles-ci en plusieurs volets, de sorte que je ne peux voir qu'une fraction du parcours en même temps. Et régulièrement, il faut s'arrêter pour sortir la carte de sa protection, "tourner la carte", et la remettre. C'est un petit plaisir, un bonheur tranquille, (cher à une sociologue que je connais...), car cela veut dire qu'on avance petit à petit dans l'étape !
Arrivé dans la banlieue de Hambourg, mon GPS me dit qu'il me reste plus de 16 kilomètres pour atteindre Kieler Straße (adresse du camping)... D'ordinaire, ce n'est rien, mais là ça a été l'enfer : les pistes "cyclables" sont pleines de trous, de bosses, de raccords, et dès qu'on essaye de rouler sur la rue (un vrai billard, elle), les voitures vous font bien comprendre que les vélos n'ont pas le droit au velours ! Quant au camping de Hambourg, il est limite minable, je remarque que ça a été le cas avec tous les campings de grandes villes. On est entassé, il n'y a pas de confort... Enfin bref, on n'est pas là pour visiter le camping !
Donc, une fois installé, direction le centre-ville ... en bus !
Première chose qu'on voit : la Rathaus, monumentale vue d'en bas...
mais aussi d'en haut ! Car je me suis farci les 544 marches (123 mètres de haut) de la Hauptkirche St Petri... Arrivé en haut, une chaleur d'enfer (tout est fermé, et le sommet du toit est en tôle métallique...).
Mais un point de vue extraordinaire sur toute la ville libre et Hanséatique d'Hambourg (d'ou le HH sur les plaques des voitures)
Une foultitude de monuments ! Impossible de tout voir et de tout montrer ! Il y a des églises innombrables, mais aussi des bâtiments plus fonctionnels, comme le siège d'un journal...
Ou encore la maison de la photographie, fermée le lundi : j'irai demain matin dès l'ouverture...
Sur la place de la mairie, des Weingarten (il y en a beaucoup, c'est là d'où j'écris ces lignes, en mangeant local)
En grande discussion avec Sybille et Ingrid, deux Allemandes du coin, on trinque, on discute dans un mélange d'allemand, de français et d'anglais, on rit !
Mais aussi des animations pour un public bon-enfant. Une ville très vivante, c'est le moins qu'on puisse dire !
Mes visites ne seraient pas complètes si je ne me promenais pas le soir dans les rues, quand il y a un peu moins de monde et de voitures.
03/08/10 : Hamburg (D)
50 km
Menaces de pluie ? tant pis, je pars quand même visiter la ville à vélo ! Le bus est plus rapide, plus confortable, plus étanche ... Mais moins souple : je veux pouvoir aller partout !
Hambourg, comme toutes les grandes villes, présente à la fois un côté moderne (exemple : la tour de la télévision), et un côté "d'époque" avec tous les monuments que j'ai évoqués hier.
Pour l'instant, je fonce vers la maison de la photographie, pour voir 2 expos. L'une d'entre elles m'intéresse (Sergey Bratkov, sur le déclin du communisme en Russie), l'autre moins (Nobuyoshi Araki, que je connaissais grâce au forum Virusphoto). Pour y aller, je passe autour du Binnenalster.
J'adore ce genre de contraste... Plusieurs visages, vous dis-je !
Pour l'instant, il y a du soleil...
Et donc je flâne : la maison de la photo n'ouvre qu'à 11h...
Il y a moins de vélos ici qu'à Amsterdam, par exemple, mais ça n'empêche pas parfois quelques ... incidents !
Clin d'œil au constraste ancien/moderne.
En sortant de la maison de la photo, il pluviote. Je pars vers le fameux port de Hambourg, le plus grand d'Europe je crois ?
Là encore, d'une extrème modernité. Ce qu'on ne voit pas sur la photo, c'est que de l'autre côté du canal, il y une longue rangée de "maisons d'artistes", avec faune plus que bigarrée, qui côtoie sans souci la partie négoce de poissons.
Du toit de ce bâtiment (affaires maritimes ?), on peut assister au ballet des porte-conteneurs. L'arrière-plan fourmille de grues et de wagons en mouvements incessants... J'y reste un peu, jusqu'à ce que la pluie me chasse, et je me réfugie (!) dans un restau de poisson jusqu'au retour du soleil..
Vue de sous le bâtiment, sans trucage. Curieux, non ?
Ensuite, retour vers le centre, pour aller au Museum für Kunst und Gewerbe. En chemin, je me dois de passer par une rue fameuse : Reeperbahn. Concentration unique de sex-shops, peep-shows, travestis, j'en passe et des bien meilleurs. Coïncidence : il n'y a qu'ici que je peux avoir un accès gratuit à internet !
Le genre de point de vue qui m'amuse. On dirait qu'il y a, des statues, des animations, des "hapenings" à chaque coin de rue dans Hambourg. Quand je dis que c'est très animé, ce n'est pas une figure de style, c'est la réalité !
Et voilà, longue visite du musée, qui est très intéressant, mais peut-être un peu trop éclectique : il me faudrait encore plus de temps ! La partie la plus "marquante" est une expo temporaire concernant les changements climatiques (Klima-kapseln), et des solutions d'artistes pour construire des "personnal shelter", des villes flottantes ou marchantes, des maisons autonomes... Ça m'a passionné !
Pour conclure ? Comme toutes les grandes villes que j'ai traversées lors de ce voyage, je n'en ai eu qu'un bref aperçu... Suffisant quand même je crois pour pouvoir affirmer que j'ai adoré Hambourg !
Au fait, je fête mon 3000ième kilomètre ! Comme dit l'homme dans la blague bien connue : "pour le moment, tout va bien !"
04/08/10 : Hamburg/Bremen (D)
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127+14 km
Menaces de pluie ? Eh bien, dans ce cas, je roule comme un fou pour en avoir moins à faire demain. Résultat, le moral un peu en baisse car presque 130 km face au vent, avec des averses, je suis fatigué au point de devoir reprendre quelques anti-inflammatoires et antalgiques... Pas bien, tout ça !
Pour quitter Hambourg, ça a été encore plus long que pour y rentrer : plus de 2 heures de pistes cahotantes, car une fois l'Elbe traversée (photo), il faut aussi traverser Harbourg, un long passage industriel et portuaire.
A un moment, je me suis fait arrêter par 3 douaniers, l'air très sérieux, avec toute la panoplie, casquette, revolver, et tout. Ils surveillent le trafic de camions entrant dans la zone portuaire (bordereaux)... L'un me pose une question sur un ton un peu... autoritaire, et, ne comprenant pas sa question, je réponds "I'm lost, please help me". Alors sourires, et ils sortent des cartes précises de la ville pour me guider hors de ce labyrinthe. Ouf !
J'ai le droit à un ancien pont réformé, interdit aux voitures.
Dans cette zone, en gros de Hambourg à Brème, je remarque beaucoup de monuments aux morts 14-18, alors que je n'en avais quasiment pas vu dans la partie précédente.
Heureusement que parfois la route est vraiment sympa. Dès la campagne, je me mets à la recherche de quelque chose que j'aime beaucoup ici : une Bäckerei + Stehcaffe. On achète une pâtisserie qu'on déguste sur place avec une grande tasse de café, le tout pour une somme modique. Je crois avoir bientôt tout essayé : avec ou sans crème, aux fruits, aux amandes, avec ou sans sucre, à la frangipane, etc... J'aime tout, et particulièrement tout ce qui porte la mention "mit Sahne" ou encore "viel Sahne". Allez savoir pourquoi !
Je remarque aussi que les maisons sont un petit peu moins austères qu'à l'aller !
Cette zone est très boisée, avec des cours d'eau, quelques vallons. Très agréable s'il n'y avait pas ce vent ! Une discussion avec 4 cyclo-touristes néerlandais pendant la pause repas m'apprend qu'en plus il y a un gros risque de pluie... Encore !
Certaines portions de route sont assez ... mal entretenues ! Elles font chuter la moyenne, et parfois les cyclistes !
Sur l'une d'entre elle, je perds mon bermuda ! Il faut que j'explique cette phrase, sinon on pourrait mal interpréter... Il était accroché à ma remorque pour sécher, suite aux pluies d'hier, et une bosse ou un trou a provoqué une secousse suffisante pour le faire tomber ! Mon seul vêtement pour 2 mois (à part les cuissards) ! Alors, vite, demi-tour pour le retrouver, heureusement pas trop loin...
Comme je disais, arrivé au camping fatigué, mais visite quand même du centre ville : il y a une belle éclaircie, et je dois bien faire les courses pour manger !
Le centre-ville est très "allemand", ambiance que j'aime beaucoup, avec du monde qui flâne, des animations de rues, des touristes partout... Il y a une rue en périphérie avec des façades "Art nouveau"...
Mais je dois faire vite, car le temps menace à nouveau, et le camping est à 7 kilomètres !
J'avais promis que je ferais plus de photos de coucher de soleil sur la mer du nord... Chose promise, chose due ! En voici une prise depuis le camping, avec 2 éoliennes en ombre chinoise !
Le camping est très confortable. En fait, j'en ai déjà fréquenté pas mal, et je pense que celui-ci mérite la palme du confort.
Un bémol : comme beaucoup de campings, il faut une carte magnétique pour entrer aux sanitaires, carte remise contre caution. J'ai beau eu parlementer, négocier, expliquer... impossible de pouvoir rendre la carte avant 8h demain matin... Moi qui adore partir au moins une heure plus tôt !
05/08/10 : Bremen/Werlte (D)
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102+10 km
Etable compliquée aujourd'hui. D'abord, départ tardif (voir ci-dessus), ensuite 4 heures de brouillard et de menaces de pluie font que je préfère aller plus loin que prévu, et puis des nausées vont finalement me faire arrêter au premier camping venu, en "urgence" !
Encore une ville de taille importante à quitter. Pour commencer, il faut traverser la Weser. Comme le montre la photo, il fait triste et froid. Ensuite, une longue zone industrielle, entre Brême et Delmenhorst...
Si j'avais mon matériel photo complet, et du temps, ce serait le pied ! Il y a une friche industrielle avec des bâtiments de toutes les époques, dans tous les états possibles entre flambant neuf et flambant tout court ;). Mais en vélo, pressé, ayant froid à cause du brouillard, ça a beaucoup moins de charme !
Le brouillard ne se dissipe que vers midi, et là, par contre, les routes sont très agréables. Mélange de forêts et de cultures, il n'y a presque plus de relief, le vent est contraire mais léger... Je décide donc de dépasser largement l'étape prévue, pour aller 50 kilomètres plus loin, à Meppen.
En route, je croise beaucoup de grosses fermes, composées de plusieurs corps de bâtiments. Toutes ont à peu près le même style.
Pause pique-nique ayant un effet inattendu... Pour aller "plus vite" (quelle idée !), j'achète des sandwiches tout faits, ce que je ne fais jamais d'habitude. Ceux-là avaient l'air de convenir à mon appétit de calories (j'en brûle nettement plus qu'en temps normal) : salami + mayonnaise + diverses choses non identifiées mais qui semblaient appétissantes. Mal m'en a pris, ça a eu du mal à passer, et 1 heure plus tard je devais m'arrêter "en urgence" dans un camping providentiellement placé sur ma route !
Moralité : plus jamais de solution de facilité... Faire soi-même son sandwich ne nécessite pas plus de temps et c'est quand même beaucoup plus sain !
Le ciel prend par moments des allures torturées... contrairement aux moutons !
Voilà, je suis forcé de me reposer quelques heures avant de reprendre du poil de la bête et de réfléchir à ce que je vais faire ce soir et demain !
Bon, le soir, ça va mieux, donc je vais faire une toute petite balade d'une dizaine de kilomètres dans la ville... Rien à signaler, sinon un moulin !
06/08/10 : Werlte/Lemele (NL)
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114 km
Regardez ! Cela fait combien de jours que je n'avais pas eu beau temps dès le réveil ? Je ne sais pas, je compterai plus tard, mais ça fait un bien fou, inimaginable quand on est au milieu de l'année, en plein travail, en pleine routine... En rando vélo, ça prend un autre sens ! Bon, je vais avoir une légère brise de face toute la journée, mais rien de grave !
Et donc je pédale en profitant pleinement des dernières bosses (je vais aborder le plat pays bientôt...). Et j'en profite pour mettre une photo typique d'un arrêt de bus : les à-côtés sont pleins de vélos, en attente de leurs propriétaires le soir, au retour du boulot...
Je suis une route bordée par pas mal d'ouvrages mégalithiques (Großsteingrab, Megalithkultur, ...)
Je croise une paire de villages ayant le même nom, avec les adjectifs Groß et Kleine pour les différencier. Ce qui m'amuse, c'est que GroßBerßen est plus petit que KleineBerßen... Ce n'est pas la première fois que ça m'arrive ici. Je ne sais pas ce qu'il en est en France ? Est-ce que l'un a grandi plus vite que l'autre parce qu'étant sur un axe routier ? Est-ce qu'il y a eu des regroupements de paroisses ?...
Je croise aussi de drôles de plantes... En fait, sur une ou deux dizaines de kilomètres, je vais croiser tout un tas d'installations chimiques et pétrolières, disséminées dans la nature...
Je suis régulièrement encouragé par des gens à qui j'explique ce que je fais !
Je commence à retrouver des canaux ! (image de beau temps garantie sans trucage :!)
Pendant le pique-nique, je fais sécher ma tente sur un panneau inutile (un disque rouge avec un trait blanc horizontal). C'est curieux le nombre d'accrochages que les voitures d'ici peuvent avoir en une heure...
Et voilà le plat-pays ! je suis toujours en Allemagne, mais il n'y a plus la moindre colline !
D'ailleurs, j'entre maintenant en Hollande, sans plus de formalité : pas de panneau, pas de drapeau...
Mais j'y suis ! J'avais oublié cette culture absolue du vélo ! Je ne suis que sur une route secondaire, mais c'est un paradis pour les cyclistes, prioritaires sur les voitures...
Et voilà ! Le village de Lemele n'a aucun interêt, je vais me reposer, me coucher de bonne heure pour être à l'œuvre tôt demain matin ! Je suis surpris de voir que dès 9h, la rosée est déjà très forte, la pelouse est complètement mouillée...
07/08/10 : Lemele/Ingen (NL)
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107 km
Ça ne pouvait même pas durer plus d'une journée ! Je me réveille dans la grisaille, et il va se mettre à pleuvoir vers midi, et donc direction un B&B ce soir !
La route est pourtant très belle dès le début, malgré le gris.
Surtout que je me remets à croiser des ponts levants... J'aurai peut-être suffisamment de photos pour faire un poster une fois à Guérande ? Idée à creuser...
Autour de Lemele, et sur une région assez étendue, l'activité principale semble être l'élevage de chevaux, de poneys, etc. Il y en a partout ! Kees (voir ci-dessous) m'explique que ce ne sont que des hobbies, mais pas d'élevages "pros"
Première difficulté, la traversée de 2 villes. Deventer est bâtie autour de l'Ijssel, c'est une ville de taille raisonnable, mais j'ai besoin de plus d'une heure pour traverser Apeldoorn, un peu plus grosse.
Deuxième difficulté : c'est à ce moment que je reçois mes premières gouttes, presque rien, mais ça ne va qu'empirer.
D'autres activités remarquables, que j'avais déjà croisées à l'aller sans les photographier ni en parler, ce sont les serres : tomates, légumes divers... Il y en a sur des kilomètres !
Surprise ! Encore un bac, pour traverser...
... un petit cours d'eau
Et donc la pluie commence à tomber, doucement, puis de plus en plus fort. Quelqu'un m'affirme que c'est parti pour durer... Comme j'en ai assez, je m'arrête chez Yvonne & Kees, qui tiennent un B&B à peu près à l'endroit où je voulais aller.
Ils sont très accueillants, et j'écris ces lignes bien au sec en écoutant la pluie tomber dru dehors !
Le soir, longue discussion, sur beaucoup de sujets, après un bon repas chinois (qu'ils m'ont offert, car ils sont en plus très généreux)... Parfait !
P.S. : ils me font goûter une glace à laquelle ils ajoutent de l'Advocaat (alcool et œufs), que j'aime beaucoup. Malheureusement, le lendemain, entre la pluie et le fait qu'on soit dimanche, pas moyen d'en trouver une bouteille pour ramener en France !
08/08/10 : Ingen/Merkplas (B)
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102 km
Je me réveille dans la grisaille (merci l'informatique : avec le copier-coller, ce genre de phrase est facile à écrire), mais au sec et dans le confort du B&B.
Pendant les premiers kilomètres, le temps est juste gris et frais, mais il n'y a presque pas de vent, donc j'avance relativement vite.
Je dois traverser la Wall sur un pont noyé dans le brouillard !
Du coup, la vue sur la rivière est moins percutante que d'habitude !
On est dimanche matin, tôt, les gens circulent encore peu : j'ai le bac sur la Maas pour moi tout seul ! De l'autre côté, je suis dans le Brabant. C'est marrant, le pilote du bac connait bien notre région, il y va en vacances régulièrement, Vannes, Quiberon ...
Puis une longue route sur la levée qui suit la rivière, non pas pour éviter le vent, mais pour contenir les débordements. Je serai accompagné de moutons pendant quelques kilomètres, ça me rappelle quelque chose... pas vous ?
Pause-café le long de la rivière, une seconde pour admirer le panorama, et une minute d'indignation, car je viens de payer plus du double de ce que je paye d'habitude pour la même consommation... Je me suis fait avoir !
Jusqu'à présent, j'ai roulé dans une ambiance grisâtre, pas très propice aux photos ni au bronzage, mais rien d'alarmant... Ça change autour de 13 h...
13h28 :
13h29 :
13h30 :
Je vais subir quelques averses pendant les deux heures suivantes, mais j'ai de la chance : je serai à chaque fois à proximité d'un abri bien solide ! Merci au passage à la cape orange, c'est au moins la troisième fois qu'elle me "sauve la vie" (c'est un peu exagéré, mais c'est vrai qu'elle me protège beaucoup et qu'elle me rend bien visible des voitures...)
Et Puis, après la pluie, vient le beau temps !
Ce ciel bleu avec ces nuages blancs, non menaçants, je ne m'en lasse pas...
Et puis, toujours sans aucune transition palpable, me voici en Belgique !
Le camping est à quelques kilomètres de la frontière, à côté d'une petite ville sans trop de charmes... Mais encore une fois, je suis fatigué de ma journée, et je vais donc me coucher assez tôt...
Juste un cliché pour conserver le souvenir du beau temps du soir !
09/08/10 : Merkplas/Onkerzele (B)
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122 km
Un poil de grisaille, puis soleil toute la journée, avec un temps très couvert le soir... le problème du jour, c'est le vent de face !
Tout commence très bien avec encore un petit pont levant quasiment dès le départ.
Ensuite, ça va se compliquer. D'une part je vais avoir le vent de face pendant toute la journée (plus de 120 km, ça use, ça use !), mais d'autre part, l'état des routes va être déplorable ! Soit c'est des pavés autobloquants, qui ne peuvent être parfaits, soit, comme sur la photo, c'est des plaques de ciment préfabriquées alignées (et numérotées !) les unes à la suite des autres. Celle-là date de 1968, c'est marqué dessus...
Et tous les 5 mètres, raccords ! J'ai les jambes (et une autre partie de mon anatomie) en compote... Je pense que plus d'une centaine de kilomètres ont été comme ça ! Je regrette la côte de la mer du nord, dont je garde un meilleur souvenir du point de vue revêtement.
Traversée de Herentals, avec un charmant centre piétonnier.
Puis traversée de l'Albert Kanaal... On est en Belgique, ne l'oublions pas ! Pendant que je roule, je remarque que la couleur des briques des maisons s'éclaircit petit à petit.
Et arrive Malines (Mechelen). Il ya d'abord un très joli centre-ville.
Et je prends mon casse-croûte au pied de la cathédrale, très impressionnante, car on ne peut pas prendre beaucoup de recul à cause de l'étroitesse de la place.
Rapide visite de l'intérieur...
Les ruelles du centre sont assez colorées. J'aurais aimé avoir un peu plus de temps dans cette ville.
Par exemple pour me balader le long du canal !
A noter une variété de piste cyclable que je n'avais pas encore vue : la piste verticale !
Au fait, je passe dans une ville que les amateurs de bière doivent connaître.
En fait, c'est décevant : l'abbaye était fermée au public, et la bière n'est plus faite sur place...
Coucou... Je vous laisse réfléchir pour comprendre comment j'ai pris cette photo !
La fin de l'étape est assez problématique. Je devais faire environ une centaine de kilomètres seulement, mais le camping prévu était, disons, vraiment très minable. Donc j'ai du ré-enfourcher mon vélo pour une vingtaine de kilomètres supplémentaires, afin de trouver cette fois un camping très correct. Heureusement, il y avait un petit pont pour m'accueillir !
Le soir, discussions croisées avec plusieurs rando-cyclistes, en particulier avec Jan, Hollandais, qui vient de faire sa première étape (170 km !!!) en direction de St Jacques de Compostelle. Il y va pour réfléchir sur sa vie...
10/08/10 : Onkerzele/Houplines (F)
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96 km
Grisaille, puis pluie faible, puis pluie forte avec vent de face, donc encore un gîte !
Je suis encore dans le Plat-pays, mais plus dans un pays plat !
Au détour des virages, on a parfois de bonnes surprises.
Je comprends mieux pourquoi ça monte autant dans le coin !
Allez, c'est le dernier pour la route. Je suis sur le canal qui traverse Roubaix pour aller à Lille.
Goodbye Belgique, bienvenu en France !
Bon, faut admettre que les banlieues de Lille, Roubaix, Tourcoing... manquent de charme, sachant qu'en plus la pluie commence à tomber doucement.
J'ai le temps de prendre une rapide photo du centre de Lille, et puis je commence à me mouiller sérieusement.
La fin de l'étape se fera tristement : j'abandonne assez vite l'idée du camping, et je cherche (merci Chloé pour le radio-guidage) un gîte dans le secteur d'Houplines... d'où j'écris ces lignes, bien au sec en regardant la pluie tomber dehors. En plus, la météo de demain n'est pas fameuse...
11/08/10 : Houplines/Abbeville
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130 km
Eh bien la météo s'est trompée pour une fois ! En fait, j'ai eu de la chance : je suis passé à chaque fois entre les gouttes... Dès le début, entre Houplines et Béthune, je vais croiser beaucoup de petites chapelles le long de la route. Y'a pas qu'en Bretagne !
Mais aussi beaucoup de cimetières militaires, anglais, américains, allemands...
Ça, c'est ironique : ça va grimper et descendre toute la journée !
Le centre de Béthune est entièrement en travaux... et je me perds en en sortant. Ça me fait râler, parce que ça ajoute quelques kilomètres à une étape déjà bien fournie.
Je vais aussi croiser quelques traces d'ex-activité humaine...
Je dois admettre que le paysage est magnifique. Mais je commence à fatiguer : toujours un vent de face, beaucoup de relief, plus d'un mois de vélo...
La première série a eu du succès. Je me permets donc de réitérer (la première surtout me fait sourire) :
Qui a dit qu'il n'y avait pas d'éoliennes en France ? Je suis coincé par un convoi exceptionnel embringué dans des routes très étroites...
Toujours les très belles routes de Somme
Et puis j'emprunte une ancienne voie de chemin de fer convertie en piste cyclable sur les 25 derniers kilomètres ammenant à Abbeville
Cette dernière partie est très plaisante : à l'abri du vent, peu de côtes, moins de kilomètres que prévu, et un environnement très agréable.
J'arrive donc à Abbeville assez fatigué, mais finalement plutôt content de moi.
En regardant les cartes, je décide de modifier la fin du tour : au lieu de retourner jusqu'à Guérande, je vais m'arrêter à Durtal, où je devrais retrouver dimanche prochain une partie de la famille... Affaire à suivre !
12/08/10 : Abbeville/Poses
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124 km
Départ tôt, avec un épais brouillard qui mettra quelques heures à se dissiper...
Lever de soleil sur les étangs proches du camping.
La photo minimise le brouillard. J'ai eu froid jusqu'à 10 heures passées... Je fais un petit nuage de vapeur à chaque expiration. Conséquence : les muscles sont froids et un peu douloureux pendant un certain temps !
Malgré le temps, quelques manoirs, châteaux, ... autour d'Aumale
A un moment, je m'abrite d'une averse, et je discute longuement avec un cycliste anglais. Il me dit "It should rain here and there"... j'ai eu de la chance, car à chaque fois qu'il pleuvait here, j'étais there, et quand il pleuvait there, j'étais here !
Mais ici aussi, beaucoup de villages sont en train de mourir. Dans l'un d'entre eux, je discute avec la boulangère : lorqu'elle apprend d'où je viens, elle m'explique qu'elle est originaire de la Presqu'île de Rhuys, qu'elle est venue ici pour rejoindre de la famille, mais qu'elle s'ennuie (gros soupir). Dès que son emprunt est fini, elle retourne sur Vannes
Autour de 10h/10h30, le brouillard se lève, et le soleil se met enfin à briller ! La route devient magnifique. Un petit renard croise ma route en courant, puis 2 lapins le suivent... Je les préviens, mais ils n'en font qu'à leur tête !
Un manoir (château ?) à Vascœuil
Je retrouve une architecture déjà vue à l'aller...
Sur la route de Pont St Pierre, une ancienne filature du XIXème, avec des airs de château anglais.
La route devient grandiose !
Et puis je dois passer l'écluse sur la Seine au niveau de Poses. Quand j'ai cherché ma route auprès d'une jeune fille, elle m'a demandé d'où je venais, etc. et a fini par me demander si j'avais un blog ! J'aurai dû prévoir des stickers avec le nom du site dessus, car j'ai souvent à l'écrire ou à le dicter !
J'arrive sans mal à passer cette écluse !
Gros trafic !
Et voilà ! Le camping est au bord de la rivière, au calme.
Ouf ! Belle étape !
Je passe un moment au bistrot, très animé, où je discute avec plusieurs personnes. Elles m'expliquent l'histoire du village, etc. Très intéressant !
Puis mes voisins de camping m'invitent gentiment à l'apéro, et donc nous discutons encore un moment. Là aussi, très sympa.
Au fait, je fête mon 4000ième kilomètre ! Comme dit l'homme dans la blague bien connue : "pour le moment, tout va bien !"
13/08/10 : Poses/Mortagne-au-Perche
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120 km
Allez, c'est parti pour l'avant-dernière étape : si mes calculs sont bons, je peux être à Durtal demain soir...
Le départ se fait dans de bien meilleures conditions qu'hier, avec en particulier un soleil vif. Je traverse une succession de petits villages charmants.
Mais aussi je croise quelques manoirs, châteaux...
L'arrivée sur la ville de Conches est assez impressionnante : toute la région n'est que bosses et creux successifs !
Dans la liste des choses inutiles que j'ai emmenées cette année, il y a le grand plateau et les 2 petits pignons, ils sont comme neufs !
Un petit café dans Conches et c'est reparti !
Certains petits villages ont également des mairies très mignonnes. On en avait photographié avec Anne l'an dernier.
Et puis arrive le premier moment douloureux de la journée. Tout avait très bien commencé, puis, vers 13h, les premiers gros nuages sont apparus, très menaçants.
Quand il y a un ça va... C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes !... Je ne sais plus qui a dit ça, mais concernant les nuages, je confirme : j'ai essayé de faire la course, et j'ai perdu... Il se met à pleuvoir quasiment jusqu'à ma destination, Mortagne-au-Perche.
Je me résouds donc à prendre une nuit d'hôtel, et c'est là qu'arrive le deuxième moment douloureux de la journée : je tombe devant l'hôtel, heureusement sans trop de mal, presque à l'arrêt ! Ce doit être la fatigue, je ne fais plus attention où je roule...
Je viens de faire plus de 4200 kilomètres sans une égratignure, et je me gaufre lamentablement devant la gérante, qui m'aide à me relever, et qui, après avoir pris connaissance de mon parcours, me propose une réduction du prix de la chambre, ainsi qu'un repas du soir gratuit ! Elle est très généreuse, et m'explique qu'elle connait bien le monde du cyclisme, son mari étant pratiquant du fameux Paris-Brest-Paris...
Je ne saurai trop conseiller cet hôtel ! (site ici)
14/08/10 : Mortagne-au-Perche/Durtal
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130 km
Dernière étape de ce parcours... Sous la grisaille et sous la pluie, comme pour ne pas trop me faire regretter que ce soit la fin !
Je pars tôt de l'hôtel, mais ma hanche et mon genou droits sont très douloureux. Avant de partir, je me demande même si je ne vais pas devoir solliciter un retour en voiture jusqu'à Durtal. Et puis, heureusement, la douleur, si elle me gêne pour marcher ou monter un escalier, ne m'empêche (presque) pas de pédaler.
Bon, la journée va se faire dans des conditions assez médiocres, donc presque pas de photos...
Et voilà ! Fin de cette merveilleuse aventure ! On peut noter que j'ai largement amorti ma cape orange ! Je m'en suis plus servi que de ma crème solaire !
Je suis très heureux d'être arrivé, de voir Anne, Chloé et Nathan, la famille, de pouvoir "me poser" un peu !
J'ai deux petits regrets concernant la remorque. Le premier problème est le passage des portillons sur les pistes cyclables. Ceux que j'ai rencontrés étaient montés avec de très gros ressorts, et les traverser seul a été un peu la galère, surtout que sur certaines portions de la North See Cycle Road, il y a un portillon tous les 500/1000 m... Ça finit par faire beaucoup au bout de la matinée ! A chaque fois, le portillon se rabat violemment sur le filet, avec parfois une déchirure à la clé. J'ai essayé plusieurs techniques en vain !
Je pense qu'à deux randonneurs, il n'y a plus de problème... De même, si on roule sur des routes normales, pas de souci.
L'autre souci ne vient pas de la remorque en elle-même, qui est plutôt très bien conçue (j'ai l'ancienne version), mais de la façon dont je l'ai chargée. Comme j'avais de la place, j'ai pris plus de choses que le strict nécessaire, et donc là aussi, ça finit par faire lourd au bout de tant de kilomètres. Ce n'est donc pas tant la remorque en elle-même que la charge que j'ai emporté qui est problématique. Je dois ajouter que je suis handicapé d'une jambe, ce qui fait que je supporte peut-être un peu moins les charges que d'autres cyclistes....
L'été précédent, j'avais fait une randonnée solo moins longue, et aucun de ces deux problèmes ne m'avait gêné... Car il faut quand même avouer que tirer une telle remorque est un vrai plaisir, elle se fait complètement oublier, elle attire le regard des passants, elle se monte/démonte en un clin d'œil... La prochaine fois, il faut que je me souvienne de ces réflexions avant le premier coup de pédale !
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